Lyon pendant la Guerre

LYON et sa REGION PENDANT la GRANDE GUERRE 1914-1918

Lyon et sa région épargnées par les combats, ont été, pendant cette guerre, le théâtre d’un effort considérable au plan industriel, sanitaire, financier, dont le souvenir s’est effacé.

Canons allemands exposés place Bellecour

INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
Avec la stabilisation du front, l’Artillerie a pris une importance considérable et il faut dans l’urgence accélérer la fabrication des canons, surtout le 75 de campagne. La vallée du Gier, de Givors à St-Chamond, a produit avec Saint-Etienne et Le Creusot le canon de 75 mm classique, mais aussi la plus grande partie de l’Artillerie Lourde et de l’Artillerie Lourde à Grande Puissance (ALGP), artillerie qui n’existait pas en Août 14. Il faut aussi multiplier la production d’obus, tournés, par essentiellement une main d’œuvre féminine, un peu partout et en particulier à la Halle Tony Garnier (20000 obus par jour) et aux usines Berliet (6000 obus par jour).

Fabrication des obus de 75 à l’usine Berliet


La plus grande partie des mitrailleuses Hotchkiss fabriquées entre fin 1915 et fin 1918 (44000) l’ont été à Monplaisir. Le président de la République Poincaré est venu à Lyon et Saint-Etienne en septembre 1915 pour se rendre compte et encourager l’effort de guerre.

Mitrailleuse Hotchkiss


INDUSTRIE AUTOMOBILE et AÉRONAUTIQUE
Les usines Berliet qui s’étendent en 1915 à Vénissieux sortent 40 camions CBA par jour (camions de la « Voie Sacrée ») et 1100 chars FT Renault, entre fin 1917 et l’Armistice. D’autres industriels Cottin-Desgouttes, Rochet-Schneider, Luc Court produisent des camionnettes utilitaires.
La fabrication aéronautique est également considérable : productions de moteurs d’avion et de carlingues qui rejoignent l’aéroport de Bron. Certains fournisseurs travaillent pour l’automobile et l’aéronautique, comme les carburateurs Zénith.

Camionnettes Cottin-Desgouttes

INDUSTRIE CHIMIQUE
l’industrie chimique doit augmenter ses capacités de manière colossale pour la production massive des produits de base des poudres et explosifs.

Convoi d’obus tiré par un tram


Suite à l’utilisation de l’arme chimique par les allemands (avril 1915), il faut produire des armes comparables et les usines chimiques de la région produisent du chlore, du phosgène et de l’ypérite.

TÉLÉCOMMUNICATIONS
Dans le domaine des télécommunications la région a joué un rôle important avec le centre de radio télégraphie de La Doua (1914) et dans la fabrication de lampes radio TM des Ets. GRAMMONT.

EFFORT SANITAIRE
Un énorme effort sanitaire s’impose très vite pour l’accueil et le traitement des très nombreux blessés et malades évacués sur la région, avec l’ouverture dans toutes les structures disponibles d’environ 170 hôpitaux complémentaires et auxiliaires à Lyon et dans les communes voisines, représentant plus de 7000 lits de traitement.
Plusieurs pôles d’excellence sont à signaler. Le docteur Albéric Pont développe la chirurgie maxillo-faciale pour le traitement des « Gueules cassées« . Les frères Lumière développent la radiologie, inventent une prothèse de main et surtout inventent et fabriquent le Tulle gras, qui améliore grandement les soins aux blessés. Les troubles psychiques sont pris en compte et soignés à l’asile de Bron par le Docteur Lépine. La mairie de Lyon ouvre une école rue Rachais pour la rééducation des mutilés et handicapés.

Tramway ambulance

EFFORT FINANCIER
La collecte financière de l’or des « bas de laine » par, entre autres, le Crédit Lyonnais, à l’époque première banque européenne, a permis l’invraisemblable effort industriel nécessaire pour fournir le champ de bataille. Même Guignol y participe !

Affiche couleur locale!!


Pour gagner cette guerre, en plus des pertes humaines énormes (1.357.800 morts, 4.266.000 blessés pour une population de 38.500.000 d’habitants), nos aïeux ont dû fournir un effort industriel, financier et sanitaire considérable.

Mais la guerre n’a pas complètement arrêté l’activité économique et les travaux, ainsi la Foire de Lyon créée en 1916 et l’inauguration du pont Wilson à Lyon le 14 juillet 1918 au cours d’une importante prise d’armes interalliée.

Foire de Lyon place Bellecour en 1918

dernière modification 05/2016 / documents : musée militaire / Gérard Chauvy – Lyon disparu 1880-1950 ELAH 2010 / R.Racine – Lyon 14-18 – Sutton 2015