Le 7° BCA

Le 7ème BATAILLON de CHASSEURS ALPINS, « BATAILLON de FER et D’ACIER »

Le 7° BCP 1840-1888 
En septembre 1840 les 10 premiers bataillons de Chasseurs à Pied (BCP) sont créés, dont le 7° à Saint-Omer. Contrairement à d’autres bataillons de Chasseurs qui partent en Algérie et vont s’y illustrer (combat de Sidi-Brahim), le 7° va rester en France pendant ses 10 premières années, en garnison à Strasbourg, Besançon, Metz puis Paris et Douai. L’aventure extérieure ne commence qu’en 1851 par un séjour de 2 ans à Rome, puis en 1853 le bataillon rejoint l’Algérie. Il fait campagne en Kabylie en étant basé à Philippeville ou Bougie. En 1855 il est embarqué pour la guerre de Crimée où il participe au siège de Sébastopol.

Un Chasseur à pied

De retour en France en 1856, il passe successivement en garnison à Vincennes, Strasbourg et Besançon. En 1862 c’est un nouvel embarquement pour la guerre du Mexique et 5 ans de dure campagne à parcourir le pays en tous sens. Revenu en France il séjourne à Toulouse puis Paris.
La Guerre de 1870 le voit participer aux batailles devant Metz, être pris au piège du siège de cette ville et capturé.
Le 7° BCP est reformé en 1871 à Marseille et part pour Ajaccio. En 1874 il est affecté à Digne pour un an avant de retourner à Marseille pour un long séjour (1875-1888) seulement interrompu par quelques mois en Tunisie en 1881. Mais au retour de Tunisie, une nouvelle orientation va lui être donnée : partant à pied de Marseille, le bataillon va passer tous les étés en montagne pour se former à ce nouveau terrain. La création des Troupes de Montagne est décidée en 1888 et 12 BCP deviennent « alpins » en 1889, dont notre 7° rebaptisé Bataillon Alpin de Chasseurs à Pied (BACP).

Une compagnie à Antibes 1904

Le 7° BACP 1889- 1914 
En 1888 le bataillon se rapproche des montagnes : il quitte Marseille pour Nice où il va rester 12 ans. Puis en 1900 il rejoint Antibes pour 12 autres années. Tous les étés le bataillon s’entraîne en montagne (secteur de la Vésubie, de la Tinée). Un détachement passe la mauvaise saison dans le poste d’hiver de Roquebillère, où commence la pratique du ski.
En août 1912, le 7° s’embarque pour Casablanca pour une campagne de pacification au Maroc. En octobre 1913 il est dans la région de Fès, quand il est rappelé en France au grand regret du général Lyautey.
Sa nouvelle garnison est Draguignan. Fin juillet 1914 le bataillon est en manœuvre, quand il doit rentrer à Draguignan pour la mobilisation générale.

Le mulet auxiliaire indispensable

La GRANDE GUERRE 1914-1918 
Le bataillon arrivé dans les Vosges est affecté au 14°CA de Lyon. Pendant ces 4 années de guerre le 7° va être sur tous les fronts. Cela commence par les Vosges (août-sept.1914) puis la Somme et la Flandre (sept.-déc.1914). En janvier 1915 retour dans les Vosges jusqu’en juin 1916 : le bataillon participe aux féroces combats de l’Hartmannswillerkopf, de l’Hilsenfirst et du Linge, où nos chasseurs méritent le surnom de « Diables Bleus ». Viennent ensuite pour le 7 la Somme et le Chemin des Dames jusqu’en sept.1917. Le bataillon est ensuite envoyé en renfort sur le front italien (nov.1917-avril 1918). De retour sur le front français en Flandre, beaucoup de chasseurs sont intoxiqués à l’ypérite C’est ensuite la Champagne (juil.-août 1918), puis l’offensive en Picardie, quand survient l’armistice qui met fin à la guerre. le bataillon a perdu près de 1000 tués et 4000 blessés.

Les Officiers du 7 en 1916

Le 7° BCA D’UNE GUERRE À L’AUTRE
En 1919 pendant un an le bataillon est en occupation sur la rive gauche du Rhin. En 1920-22 il assure la paix en Haute-Silésie (garnisons à Oppeln et Ujest) et revient en France à la fin de 1922. Il est inclus dans la 27° Division qui regroupe les troupes alpines. Sa nouvelle garnison est Albertville en Savoie, où il va demeurer jusqu’en 1939. Ce long séjour est interrompu en 1923 par 6 mois dans la Ruhr et en 1925 par 4 mois en Tunisie. À Albertville le bataillon peut se consacrer à sa vocation alpine dans le secteur de la Tarentaise et du Beaufortain, avec le poste d’hiver de la Redoute ruinée au col du Petit-St-Bernard. En 1930 est créée une Section d’Éclaireurs Skieurs (SES) qui rassemble les meilleurs montagnards, stationnée dans le secteur de Bourg-St-Maurice.

La SECONDE GUERRE MONDIALE 1939-1945 

Le Cdt Soutiras

Le 7° BCA mobilisé en Tarentaise est en octobre 1939 envoyé en Alsace ; seule la SES reste en montagne rattachée au 80° Bataillon Alpin de Forteresse (BAF). En mai 1940 le bataillon est envoyé dans l’Aisne ; il résiste à la poussée allemande sur le canal de l’Ailette et le 6 juin à Pinon le bataillon est décimé (60% de pertes). Son chef le commandant Soutiras est tué pendant le repli. Pendant ce temps, la SES bloque les tentatives d’attaque italiennes. Le 7° BCA est dissous à Albertville en septembre 1940.

Beaucoup d’anciens du 7° entrent en Résistance dans le secteur du Beaufortain. Le capitaine Bulle les organise et devient leur chef ; il vont former le bataillon Bulle, qui concourt activement à la libération de la Savoie, malgré la mort de son chef assassiné (août 1944). Le bataillon Bulle et le 2° bataillon des Glières fusionnent pour recréer le 7° BCA (1/01/1945)
En avril le 7 participe à la Campagne des Alpes, se bat en Haute-Tarentaise et vient occuper temporairement le Val d’Aoste.

Les ANNÉES 1945-1962 
En sept. 1945 le 7° BCA rejoint le Tyrol dans les forces d’occupation en Autriche. Par une incohérence administrative le 7 est dissous en avril 1946 pour être reconstitué 2 ans plus tard… Toujours au Tyrol, implanté à Sankt-Johann, Kufstein et Kitzbühl, dans un environnement de rêve pour les alpins… Les forces françaises quittent l’Autriche en novembre 1953. Le bataillon retrouve la Tarentaise à Bourg-St-Maurice au quartier Bulle avec une compagnie à Vulmix.

Occupation au Tyrol

En septembre 1955 c’est la guerre d’Algérie. Le 7° BCA est envoyé en Kabylie dans le secteur des Ouadhias puis à Tassaft. Il assure la lutte contre les rebelles et la mission de pacification, au prix de 62 tués, dont le sous-lieutenant François d’Orléans. En fin de l’année 1962 le bataillon quitte l’Algérie.

Insigne du 7° BCA

Les ANNÉES 1963-2011 
Le 7 retrouve Bourg-St-Maurice et son environnement alpin. Dans les décennies qui suivent, l’accent est mis sur l’entraînement en montagne, tandis que l’équipement et l’armement sont améliorés. Le bataillon est progressivement motorisé. En 1976 la 27° Division Alpine est recréée et en 1983 elle fait partie de la Force d’Action Rapide (FAR). Une nouvelle période se profile, celle des Opérations Extérieures (OPEX) : Sud-Liban, Somalie, Bosnie, Tchad, Kosovo, Liban, Côte-d’Ivoire 2005, Afghanistan…

Entrée du quartier Bulle à Bourg-St-Maurice

2012 Une NOUVELLE GARNISON 
En 2012 une nouvelle organisation militaire crée les Bases de Défense. Dans l’esprit de cette réforme, la petite garnison de Bourg-St-Maurice trop isolée est condamnée. Mais heureusement le 7°BCA n’est pas dissous, il quitte le quartier Bulle pour venir à Varces, au sud de Grenoble, quartier de Reyniès, se regrouper avec l’état-major de la brigade alpine et le 93° RAM (Base de Défense Grenoble-Annecy-Chambéry). Le 7° BCA gère le camp militaire de Chambaran en Isère. Le bataillon est de plus en plus motorisé. Il participe aux opérations Sangaris en Centrafrique (2015), Barkhane au Mali (2017-2021).

En mars 2022 une compagnie part en Estonie, dans le contexte de la guerre d’Ukraine.

Article de 2013 – Dernière modification 02/2023
Source : Lt de Carné, slt Jacob – Historique du 7°BCA – EIAT 4 1994