Le 28° RÉGIMENT de TRANSMISSIONS D’ISSOIRE
FILIATION
Le 28° Régiment de Transmissions (28°RT) est l’héritier du 28°Bataillon de Génie (28°BG) créé à Belfort en 1914. Celui-ci assure glorieusement les travaux du Génie pendant toute la Grande Guerre, avec des compagnies envoyées en Orient ou sur le front italien. Il est dissous en 1919.
Dix ans plus tard en 1929 est créé à Montpellier un 28° Régiment du Génie (28°RG) de la spécialité « Sapeurs-télégraphistes ». Pendant 10 ans il participe aux manœuvres et établit des lignes de communication dans le secteur fortifié des Alpes.
À la mobilisation en 1939, selon les plans établis, le 28°RG est dissous. Il devient à Montpellier un Centre Mobilisateur (CM28) qui met en route 17 compagnies de télégraphistes et 19 compagnies radio affectées dans les unités combattantes. En mai -juin 1940 les compagnies du Génie engagées avec la 28° DI se battent héroïquement sur l’Ailette ; elles sont dissoutes après l’armistice.
CRÉATION de L’ARME des TRANSMISSIONS
L’Armée d’Armistice compte huit groupes de transissions – un par division. Le Gouvernement de Vichy décide au 1er juin 1942 la création d’une Arme des Transmissions indépendante de l’arme du Génie. Elle est balayée par l’invasion allemande et la dissolution de l’armée d’Armistice en novembre 1942 et de nombreux transmetteurs rejoignent la Résistance.
NAISSANCE et RENAISSANCE du 28ème RT
Après la Libération, début 1945 il est mis en place des Centres d’Organisation et d’Instruction des Transmissions (COIT), dont le COIT 617 à Toulouse, rebaptisé en novembre 28° régiment de Transmissions (28°RT). Celui-ci instruit les recrues et met sur pied des compagnies et bataillons de transmissions envoyés en renfort en Indochine. En mai 1946 le 28 est transféré à Montpellier à la caserne Joffre avec un groupe d’instruction à Sète. En avril 1947 le régiment est réduit en bataillon (28°BT), éclaté entre Montpellier, Sète, Marseille et Nice. Il contribue toujours à l’expédition de détachements en Extrême-Orient, avant d’être dissous en mars 1951.
En 1953 le drapeau du 28 est attribué aux unités des Transmissions en Indochine. Leur conduite exemplaire justifiera la mention sur l’emblème « Indochine 1953-1956 »
L’organisation des Transmissions est variable : La Direction de l’Arme dissoute en 1948 est recréée en 1953. La fin de la guerre d’Algérie voit une modernisation des équipements et pour les Transmissions l’augmentation des effectifs. Sont créés l’École annexe des Transmissions à Agen et l’École d’enseignement technique à Issoire et 4 nouveaux régiments, dont un nouveau 28ème.
Le 28e RIT
Le 28e Régiment d’Instruction des Transmissions est créé au 1er juillet 1965 à Nice, caserne Auvare. Il regroupe des organismes dissous et est bien équipé en moyens de formation des recrues. Il forme 5750 recrues et 600 EOR pendant les 4 ans de son existence, car en octobre 1969 le 28 est à nouveau dissous…
Le 28e RT À ORLÉANS
Il faut attendre le 1er juillet 1979 pour que revive le 28e RT recréé à Orléans, quartier de Sonis. Il est rattaché au 3° corps d’Armée (3° CA) et participe à une première opération extérieure (Opex) l’Opération Manta au Tchad (1983/84). Neuf chefs de corps se succéderont à Orléans au 28, qui en 1984 devient le régiment de transmissions de la Force d’Action Rapide (FAR). En 1985 il est doté du système RITA.
Au début des années 1990, il est professionnalisé à plus de 60%. Les Opex vont se multiplier : opération Daguet en Irak (1991), opération Oryx en Somalie (1992), APRONUC au Cambodge (1992), FORPRONU à Zagreb (1992-93) Sarajevo (1993-95), opération Salamandre à Mostar (1996-99), opération Alba en Albanie 1997, Trident au Kosovo (1999-2000).
Le 28° RT À ISSOIRE
En 1998 très engagé dans les Balkans, le régiment doit déménager d’Orléans à Issoire (63), où il reprend le quartier de Bange libre après la dissolution de l’École technique des Sous-officiers. Le 28 est alors intégré à la brigade de transmissions de la Force d’Action Terrestre. Il comprend 7 unités élémentaires : une compagnie de commandement et logistique (CCL), 5 compagnies d’emploi et une compagnie d’instruction. En 1999 une compagnie participe à l’opération Trident au Kosovo (1999-2004) ; cette année là des personnels du 28 sont présents dans 15 pays et 5 DOM-TOM.
En 2000 le 28 est complètement professionnalisé ; il compte en plus une compagnie de réserve. Il va encore augmenter ses effectifs en reprenant 3 compagnies d’infrastructure du 45° RT de Montélimar qui est dissous. Ces compagnies (6,8,9) sont basées à Lyon, Marseille et Draguignan.
Les Opex se succèdent : opération Licorne en Côte d’Ivoire, Pamir en Afghanistan, Carbet en Haïti…
Dans l’organisation de l’Armée de Terre 2006, le 28° fait partie de la BTAC (Brigade de Transmissions et d’Appui au commandement) dont l’état-major est à Lunéville (54).
En 2009 est créée une 7° compagnie formée de personnels venant du 41°RT de Senlis dissous et les compagnies 6 et 8 sont rattachées à la DIRISI de Lyon. Le régiment compte alors 8 compagnies, toutes regroupées à Issoire.
D’autres OPEX suivent : Tchad 2009, Afghanistan 2011. En 2015 Issoire est rattachée à la base de défense de Clermont-Ferrand.
Dans le schéma 2016 de réorganisation de l’armée « Au Contact » le 28° RT devient l’un des 5 régiments du Com-SIC (Commandement des Systèmes d’Information et de Communication) dont l’état-major est à Cesson-Sévigné (35). L’unité doit armer les groupements de transmissions (GTRS) et intégrer des modules SIC interarmées en opération. Les personnels sont sollicités par l’opération Sentinelle dans les villes de France. En 2022 opération « Barkhane » au Sahel.
Malgré les réorganisations continuelles, les transmetteurs du 28 ont mis en œuvre des matériels en évolution constante, de plus en plus sophistiqués et performants, passant de la télégraphie à la radio, puis aux communications électroniques. À la fois techniciens et soldats, les hommes portent fièrement la fourragère aux couleurs de la croix de guerre 14-18 en souvenir du 28°BG.
Article de 2018 – dernière modification 06/2023 – Source : Pierre Dufour – 28, de la télégraphie aux communications du XXI° siècle – Lavauzelle 2001