Le Lieutenant-Colonel BERNARD MAGNILLAT-RAPP (1924-2006)
Né à Saint-Cyr-l’Ecole, fils, petit-fils et arrière petit-fils d’officiers, avec un lointain lien de parenté avec le général Jean Rapp, héros d’Austerlitz, il ne pouvait que suivre la tradition familiale. Engagé dès août 1944, après une courte formation au Centre de Formation Militaire d’Uriage, il participe en 1945 à la bataille des Alpes au sein du 6° BCA. En juillet 1945, il entre à l’Ecole Militaire de Saint-Cyr, choisit l’infanterie coloniale et est breveté parachutiste.
Recruté en 1948 par le colonel Massu, il part en Indochine, où il sert aux 3° BCCP, 5° BCCP et 7° BCCP successivement lors d’un premier séjour. En 1952, il sert au 6° BCP (Bataillon Parachutiste Colonial), commandant Marcel Bigeard, comme lieutenant chef de section et participe aux combats de 1952 (Tu Lé), au titre desquels il est promu Chevalier de la Légion d’Honneur à titre exceptionnel pour faits de guerre. Le 20 novembre 1953, il saute avec son bataillon pour l’opération « Castor » (début de l’installation du camp retranché de Dien Bien Phu) et rentre à Hanoï.
Libérable en fin de deuxième séjour, il rentre en métropole en mai 1954 pour être en garnison à Bayonne.
Nommé capitaine, il part pour l’Algérie pour un premier séjour au sein du 5° bataillon « Blizzard ». En 1955 il reçoit la rosette d’officier de la Légion d’Honneur à titre exceptionnel pour faits de guerre et est nommé aide-de-camp du chef d’Etat-major des Armées le général Zeller. Volontaire pour l’opération de Suez en 1956, il y participe comme officier de presse. De retour en France, il devient aide-de-camp du gouverneur militaire de Lyon, le général Descour.
En 1959-1960, il obtient un commandement en Algérie au 3ème RPC (actuel 3ème RPIMa), où il obtient une nouvelle citation.
Rentré en métropole en décembre 1960, il demande sa mise en disponibilité en février 1961, puis présente sa démission en 1963. Titulaire de 11 citations, ce grand soldat continue, tout en poursuivant une carrière civile, à servir dans la Réserve et est nommé Lieutenant-colonel honoraire.
Très actif au sein de différentes associations d’officiers et d’anciens combattants , comme de l’IHEDN, il reçoit le 10 juin 1980 au quartier Général Frère, la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur des mains du Général Bigeard, dont il avait été le bras droit en Indochine.
Le Général Bigeard a écrit en janvier 2010 à madame Magnillat : « sans Bernard, je n’aurais jamais été tout-à-fait Bigeard« .
Madame Magnillat a rédigé et fait publier ses mémoires sous le titre « LES ROSES DE PA KHA » .
Madame Marie-José Magnillat récemment décédée en 2024 a été pendant de nombreuses années bénévole au Centre de Documentation du Musée, à répertorier et classer inlassablement la masse de documents les plus divers qui nous sont apportés. Elle nous a légué un lot de photos originales sur le conflit indochinois.
article de 2010 remis en ligne 03/2024
Source : lettre de Madame Magnillat du 21 juin 2010 –