Le Général Bourbaki

Le GÉNÉRAL BOURBAKI, GOUVERNEUR MILITAIRE de LYON 1871-1879

ALGÉRIE
D’ascendance grecque, fils d’officier de l’Empire, Charles Denis Sauter BOURBAKI est né à Pau en 1816. Orphelin à 12 ans, il est élève au Prytanée de la Flèche, puis à Saint-Cyr. Pendant vingt ans en Algérie, il participe à de nombreuses opérations avec les zouaves, les tirailleurs algériens (turcos) et monte en grade rapidement : capitaine en 1942, chef de bataillon en 1846, lieutenant-colonel en 1850, colonel chef de corps des zouaves en 1852.

Le général Bourbaki Aide de Camp de l’Empereur

CRIMÉE, ITALIE et FRANCE
En 1854 c’est la guerre de Crimée : Bourbaki est à la bataille de l’Alma avec les zouaves. Il est promu général de brigade et participe à la bataille d’Inkermann, au siège de Sébastopol et à l’attaque de Malakoff.


En 1857, il retrouve l’Algérie et le commandement d’une brigade en Kabylie. Il est rapidement promu général de division et va commander la division de Besançon. Pendant la campagne d’Italie de 1859, il commande une division, mais ne prend pas part aux batailles.
Pendant la décennie suivante, il est en France. En 1860 il commande la division de Grenoble, puis la division de Metz, la 1° division d’infanterie de la Garde Impériale ; il est aide de camp de l’Empereur en 1869 et commandant de la Garde Impériale en juillet 1870.

La GUERRE de 1870-1871
C’est la guerre franco-allemande de 1870. Bourbaki participe aux combats autour de Metz avec la Garde Impériale, sous les ordres du maréchal Bazaine, qui laisse enfermer son armée dans Metz. Bourbaki échappe à la capitulation, car Bazaine l’éloigne pour une mission auprès de l’impératrice en Angleterre.

Il réussit à quitter Metz et vient se mettre à la disposition du gouvernement de la Défense Nationale. Il est d’abord envoyé à Lille, puis en novembre 1870 à l’armée de la Loire, qui devient en décembre l’Armée de l’Est chargée d’attaquer en direction de Belfort assiégée. Par un froid intense, avec de grandes difficultés, le 9 janvier 1871 il s’empare de Villersexel, mais échoue le 16 à Héricourt. L’Armée reflue sur Besançon et Pontarlier et finira par passer en Suisse pour échapper à la capture. Entre temps Bourbaki, désespéré, tente de se suicider.

Le général Bourbaki

BOURBAKI À LYON
Cette dernière phase de sa vie active justifie sa présence sur ce site. En juillet 1871, le général Bourbaki, rétabli, est décoré grand-Croix de la Légion d’Honneur et nommé commandant d’un 6° Corps d’Armée (CA) créé par le gouvernement de Thiers. Ce CA comprend à l’origine la 8e division militaire (départements 71 69, 42, 07, 26) basée à Lyon. Le 6° CA est fort de 3 divisions d’infanterie et d’une division de cavalerie envoyée de Paris ; il est renforcé au début de 1872 par l’addition de la 22° Division (départements 01,74, 73, 38, 05).

En 1872 Bourbaki est à l’origine de la création du camp de la Valbonne, ouvert en mars 1873. Cette même année, avec la réorganisation militaire, le commandement de Lyon devient celui du XIV° Corps d’Armée assorti du titre officiel de Gouverneur militaire, vu l’importance de la place de Lyon. Le général Bourbaki est donc le premier à porter officiellement ce titre. Il exerce ses fonctions pendant 7 ans et demi à Lyon. En 1878 il accepte la proposition d’envoyer un bataillon de Chasseurs manœuvrer en montagne : cela aboutira 10 ans plus tard à la création des troupes alpines. En janvier 1879 le gouvernement souhaite le mettre en disponibilité avec plusieurs autres généraux. Le président de la République, le maréchal de Mac-Mahon refuse de signer ces destitutions et démissionne. Bourbaki est mis en disponibilité en février.

Le général Boubaki se retire à Bayonne, où il vit une retraite active, jusqu’à sa mort en 1897.

Article de 2013 – Dernière modification 04/2018
Sources : Cdt Grandin – le général Bourbaki – Berger-Levrault 1898 / B.Demotz & col. – Les Gouverneurs de Lyon – ELAH 2011