VISITE DU PRÉSIDENT POINCARÉ À LYON 11-12 septembre 1915 :
1915, deuxième année de la Grande Guerre… Lyon et sa région prennent une part très importante d’un colossal effort industriel de guerre. Le président de la République M. Raymond Poincaré décide d’aller se rendre compte sur place des fabrications en cours. Il était venu une première fois à Lyon dans un contexte bien différent en mai 1914 pour visiter l’Exposition Universelle et l’Ecole de Santé Militaire. Ce voyage du train présidentiel n’est pas annoncé par raison de sécurité.
Le samedi 11 septembre, accompagné d’Albert Thomas secrétaire d’état à l’armement, du maire E.Herriot, du préfet Raulx et du commandant militaire de Lyon le général Meunier, il visite le matin les usines d’Oullins qui fabriquent obus explosifs et bombes-flèches, les établissements Hotchkiss qui produisent 200 mitrailleuses par mois puis les ateliers de construction et le parc d’artillerie de la place. Toutes ces entreprises sont en plein travail et le président ne manque pas de les remercier de concourir ainsi à la défense nationale.
Le même jour dans l’après-midi il se déplace dans la région de Saint-Etienne et termine par la manufacture d’armes de cette ville, où se fabriquent fusils et revolvers. Le président passe la nuit dans son wagon placé sur une voie de garage.
Le lendemain dimanche 12, le train présidentiel revient à Lyon. Le président enchaîne à nouveau des visites rapides d’usines : Pignet,
Teste, usine de tréfilerie rue de la Claire à Vaise
Rochet-Schneider, usine d’automobiles, chemin Feuillat qui produit des camions
Berliet à Montplaisir qui construit le camion CBA, mais aussi des obus.
l’Eclairage Electrique qui produit des obus et des éléments de fusée.
Poincaré déjeune ensuite dans son wagon avec Herriot, Raulx et Meunier.
L’après-midi il est au terrain d’aviation de Bron, où sont essayés de nouveaux avions fabriqués par les ateliers aéronautiques de Lyon. Il est ensuite à l’école de rééducation et d’apprentissage d’un métier pour les mutilés, ouverte 41 rue Rachais, par le maire de Lyon.
Le président se rend ensuite à l’Hôtel de ville, où sont organisés sous la direction de madame Herriot des services d’envoi de colis aux prisonniers, de recherche de disparus, de secours aux réfugiés. Poincaré va ensuite voir les blessés hospitalisés à l’Hôtel-Dieu : il remet des Croix de Guerre et des médailles militaires aux hospitalisés dans la cour.
Le président de la République quitte Lyon le lendemain pour Belfort. À cause de la censure, ce voyage présidentiel est signalé en seulement 20 lignes en page intérieure du journal « le Progrès » du mardi suivant…
Article de 2015 – remis en ligne 01/2024
Sources : Raymond Poincaré – souvenirs tome VII 1915 Guerre de siège – Plon 1931 / photos: documents Musée Militaire