Le Général Gallieni

Le GÉNÉRAL GALLIENI, GOUVERNEUR MILITAIRE de LYON

Ce grand soldat a sa place ici, car la ville de Lyon s’honore de l’avoir eu comme gouverneur militaire de 1906 à 1908.

DE L’ENFANCE À LA GUERRE DE 1870
Joseph Gallieni est né en 1849 à Saint-Béat (31) au pied des Pyrénées, fils d’un immigré italien engagé dans la Légion Etrangère et arrivé au grade de capitaine. Le jeune Gallieni va naturellement être orienté vers la carrière militaire. Il entre en 1860 pour 8 ans au Prytanée de la Flèche ; bachelier en 1867, il intègre l’Ecole de Saint-Cyr promotion « Suez ». Gallieni choisit l’infanterie de marine et rejoint le 3ème RIMa à Toulon, alors que la guerre de 1870 est déclarée. Son régiment gagne le camp de Châlons, puis Sedan, où il participe aux combats de Bazeilles : le sous-lieutenant Gallieni est fait prisonnier, conduit en Allemagne pour 6 mois de captivité.

Gallieni capitaine

L’AVENTURE OUTRE-MER : REUNION, SÉNÉGAL, MARTINIQUE, SOUDAN
Après la désillusion de la défaite, c’est l’aventure coloniale qui attend Gallieni. Sa première destination est l’île de la Réunion (1872-1875). Fin 1876 le lieutenant Gallieni part pour le Sénégal. Après quelques mois d’ennui dans l’île de Gorée, il est envoyé en poste à Thiès et dans diverses missions. Promu capitaine, il crée un poste dans l’arrière-pays en 1879 et en 1880 mène une mission diplomatique auprès d’Ahmadou sultan du Soudan (aujourd’hui Mali).

Gallieni lieutenant-colonel

En 1881 de retour en France il est connu. Gallieni est muté à Toulon en 1881-1883, où il se marie et est promu commandant. Il part ensuite trois ans (1883-1886) en Martinique, où il rédige le récit de son expédition « Voyage au Soudan« . L’Afrique l’attend à nouveau, car devenu lieutenant-colonel, il est envoyé commander le Soudan français (1886-1888), où il se montre très ferme avec les dissidents, mais privilégie la pacification par des accords avec les chefs locaux.

Le TONKIN
De retour en France il va commander le 4° RIMa à Toulon (1888-1890) puis suit l’Ecole de Guerre à Paris (1890-1892) et fait paraître le récit « Deux campagnes au Soudan ». Pour lui établir une colonie c’est « pacifier, administrer, développer« .
Gallieni, colonel en 1891 va pouvoir mettre ses principes en pratique, car il est envoyé au Tonkin (1892-1896). Il est nommé commandant du territoire militaire de Lang Son, région où sévissent des insurgés ou « pirates ». Avec le concours de Lyautey son adjoint, Gallieni monte trois opérations successives pour défaire un à un les chefs insurgés et pacifier cette région. Il négocie avec les autorités chinoises pour fixer la frontière entre le Tonkin et la Chine.

NEUF ANNÉES À MADAGASCAR 1896-1905
En 1896 il rentre en France, est promu général et s’embarque en août pour Madagascar comme résident-général. La France avait établi son protectorat sur la grande île, après une expédition militaire en 1895, mais l’anarchie y régnait. Pendant la première année, il va faire table rase des structures existantes : exil de la Reine, abolition de l’esclavage et de la féodalité, réduction des zones d’insurrection.

Le général Gallieni à Madagascar, Lyautey à gauche

Ensuite commence la reconstruction : entouré d’officiers de valeur comme Lyautey qui l’a rejoint, il développe l’éducation, la santé et les transports : ports, routes et difficile construction d’un chemin de fer. Après 9 ans de gouvernement, Gallieni s’est créé beaucoup d’ennemis politiques. Aussi quand il revient en France à l’été 1905, son ministre nomme à sa place Victor Augagneur, maire socialiste de Lyon, ce qui ouvre la porte de la mairie à Édouard Herriot pour 50 ans.

UN GRAND COLONIAL EN FRANCE 1906-1914
Le général Gallieni est d’abord nommé en mars 1906 commandant du XIII° corps d’Armée à Clermont-Ferrand, puis en juin Gouverneur militaire de Lyon et inspecteur des XIV° et XV° corps d’armée (Lyon et Marseille). A ce titre il accueille à Lyon en mai 1907 le président Fallières.

Gallieni avec le président Fallières et Edouard Herriot

Des cartes postales le montent en visite à Sathonay et dans la neige à Briançon.

Le départ du général Gallieni après une revue à Sathonay
En visite à Briançon


Il quitte Lyon en août 1908, pour être nommé président du Comité de Défense des Colonies et membre du Conseil Supérieur de Guerre (CSG). Il effectue des voyages d’inspection et dirige des manœuvres. Au printemps 1914 il est placé hors cadre et part en retraite.

La GRANDE GUERRE
Gallieni est rappelé à Paris le 31 juillet 1914. Il est bientôt nommé gouverneur militaire de Paris : il met en défense la capitale et participe à la victoire de la Marne en lançant toutes les forces disponibles dans la bataille (épisode des taxis de la Marne). Il est ensuite Ministre de la guerre d’octobre 1915 à mars 1916, poste dont il démissionne pour raison de santé. Il décède au cours d’une opération chirurgicale en mai 1916. Il sera élevé à la dignité de maréchal de France en 1921 à titre posthume.

Dès juillet 1916, la ville de Lyon rebaptise le pont du Midi du nom de son ancien gouverneur.

Article de 2013 – dernière modification 04/2019
source : Marc Michel – Gallieni – Fayard 1989