Les TROUPES d’AFRIQUE et COLONIALES À LYON et dans la RÉGION
Les troupes coloniales ont été à l’origine créées par le ministère de la marine, sous le nom de « troupes de marine », puis en 1900 rattachées au ministère de la guerre elles sont alors appelées « troupes coloniales ». Elles redeviendront troupes de marine à la décolonisation en 1967. Elles doivent être distinguées des troupes d’Afrique (Afrique du nord) : zouaves, tirailleurs, chasseurs d’Afrique, spahis…
Même si Lyon s’honore d’avoir eu le général Galliéni comme gouverneur militaire en 1906-1908, la ville et sa région n’ont pas de vocation coloniale affirmée, mais ont accueilli certaines unités d’Afrique ou coloniales.
Les ZOUAVES À SATHONAY et la VALBONNE
Depuis une loi de 1899, les régiments de zouaves en garnison en Afrique du nord doivent détacher un bataillon en métropole. En 1901 le 2° Zouaves stationné à Oran envoie son 1° bataillon au camp de Sathonay, d’où sont détachées 2 compagnies au camp de la Valbonne.
De même le 3° Zouaves de Constantine qui envoie son 3° bataillon à Sathonay, dont 2 compagnies partent à la Valbonne. Les zouaves sont logés sous tentes. En 1913/14 les 2° et 3° zouaves envoient leur 5ème bataillon respectif.
Des RÉGIMENTS D’INFANTERIE COLONIALE À LYON
À la fin des grandes manœuvres d’été de 1913, les 157° et 158° RI ne reviennent pas dans leur garnison de Lyon, ils sont remplacés par 2 régiments d’infanterie coloniale (RIC) respectivement les 5° et 6° RIC, formant la 2° Brigade Coloniale.
Un jour d’octobre 1913 au matin, le 6°RIC, aux ordres du colonel Blondeau, débarque à la gare de Perrache et sort drapeau au vent sous la pluie. Par le pont d’Ainay et la montée de Choulans, il rejoint le fort St-Irénée. Dans la nuit le 5°RIC (colonel Fonsagrives) arrive à son tour et rejoint la caserne de Serin et le fort Saint-Jean avec un détachement au fort de Montessuy à Caluire.
La revue de printemps en mai 1914 sur la place Bellecour permet aux lyonnais d’applaudir les « Marsouins », qui 3 mois plus tard partent pour la Grande Guerre. Le 5°RIC forme un régiment dérivé le 35°RIC.
Après une guerre héroïque, seul le 5° RIC rejoint Lyon. Le futur général Brosset y commence sa carrière d’officier comme sous-lieutenant pendant quelques mois en 1921-22. Le régiment est dissous le 1° janvier 1924.
Des TROUPES D’AFRIQUE DANS LA RÉGION
De 1923 à 1925 l’état-major et un bataillon du 31° RTA (Tirailleurs Algériens) s’établit à Sathonay avant de partir pour la Maroc ; les autres bataillons sont à Romans et Montélimar.
De 1929 à 1939 est établi à Lyon le quartier général de la 1° Division d’Infanterie Nord-Africaine (1° DINA), qui comprend le 28° Régiment de Tirailleurs Tunisiens (28°RTT) de Sathonay, le 5° Régiment de Tirailleurs Marocains (RTM) à Bourg-en-Bresse et Belley, le 6°RTM à Montélimar, le 27° Tirailleurs Algériens (RTA) à Avignon et le 54° d’Artillerie à Lyon.
Le camp de Sathonay accueille le 28° RTT en 1926, à l’issue de la guerre du Rif ; il y stationnera jusqu’en octobre 1938 avant de rejoindre Montélimar.
En 1935-1938 le 5° Tirailleurs marocains (RTM) de Bourg-en-Bresse envoie un détachement au camp de la Valbonne.
La 5° Division de Cavalerie a également son QG à Lyon ; elle comprend entre autres le 9° Spahis algériens, dont les cavaliers tiennent garnison au quartier Saint-Germain à Vienne de 1922 à 1939.
En août 1956, ce sont les tirailleurs marocains du 1er RTM qui s’installent à Sathonay pour un an. Leur fanfare caractéristique est précédée de 3 boucs mascotte.
Les TRADITIONS SURVIVENT…
En 2004 pour renouer avec la tradition, le 68° régiment d’artillerie (RA) formé en Afrique du nord, stationné à la Valbonne, a été rebaptisé 68° régiment d’artillerie d’Afrique (RAA).
Article de 2015 – dernière modification : 07/2019
Sources : Revue Historique des Armées – Bimillénaire de Lyon – 1958 / documents bibliothèque militaire & musée histoire militaire