Guerre de 1870: Mobilisation Sanitaire

LYON dans la GUERRE de 1870-1871 : La MOBILISATION SANITAIRE 

La ville de Lyon a participé activement à l’effort de guerre en 1870-71 par l’envoi de renforts en hommes, les « mobiles » et les légions et par une mobilisation sanitaire.

MOBILISATION SANITAIRE DE LA VILLE 
À cette époque la mortalité par maladie est encore très importante, même en temps de paix, puisque pour les 7 premiers mois de 1870, on enregistre dans les deux hôpitaux militaires lyonnais 141 décès de soldats soit 20 par mois.
La guerre est déclarée le 19 juillet 1870. Les 2 hôpitaux militaires de la ville sont vite insuffisants en temps de crise dans une ville qui devient une base arrière pour l’évacuation des blessés et malades militaires.
La ville va mettre en place de nombreux centres de soins appelés à cette époque « ambulances » au nombre de 61 dans les établissements d’ enseignement, les institutions religieuses et tous les locaux disponibles. Dès le début du conflit, la Société de Secours aux Blessés Militaires de Terre et de Mer organise des concerts, des loteries, des souscriptions, afin de récolter des fonds : elle réussit au delà de ses espérances. Pour administrer les sommes recueillies, divers comités sont institués, en particulier pour gérer les ambulances sédentaires. Plusieurs commissions de dames lyonnaises se constituent pour s’occuper du travail de lingerie, des pansements, des secours à domicile, des dons en lingerie et vêtements…

Dans une « ambulance » image d’Epinal

RÉPARTITION DES DÉCÈS
Le nombre total de blessés et malades militaires évacués par train et soignés à Lyon n’est pas connu, seul le relevé des décès militaires par arrondissement donne des chiffres précis avec un total général de 2117 décès (du 15/07/1871 au 31/12/1871) :

18701871total
1er arrondissement145154299
2ème arrondissement5318221353
3ème223658
4ème8187168
5ème55169224
6ème11415
total83512822117

Ces chiffres reflètent la présence de l’Hôpital Militaire (futur hôpital Desgenettes) dans le 2ème arrondissement. Le premier décès d’un soldat vraisemblablement évacué, un chasseur à pied de la Garde Impériale, a lieu le 7 août. D’août à novembre ce sont essentiellement des soldats d’active qui sont soignés ; en octobre apparaissent les mobiles. En décembre – janvier les décès concernent majoritairement des malades parmi les mobiles ou soldats des régiments de marche réunis à Lyon pour constituer le 24° corps. Tous ces hommes devaient être logés dans des conditions insalubres avec une hygiène défectueuse…
Dans le 1er arrondissement les militaires sont soignés à l’hôpital des Collinettes (futur Villemanzy).
Pour le 4ème c’est très majoritairement à l’hôpital de la Croix-Rousse.

AMBULANCES SÉDENTAIRES
L’ensemble des 61 ambulances sédentaires représente 1800 lits ayant accueilli 7126 malades avec 375 décès. Il faut y ajouter l’ambulance de la gare Perrache avec 250 lits et 45000 malades ou blessés accueillis et soignés. Nous citerons les « ambulances » les plus importantes par le nombre de lits:

- Frères Écoles chrétiennes, 24 mtée St-Barthélémy, 219 lits
- École vétérinaire 170 lits
- Dominicaines d’Oullins, 115 lits
- Sacré-Coeur de la Ferrandière, 70 lits
- Ambulance de Neuville, 68 lits
- Jésus Marie, place de Fourvière, 60 lits
- Visitation, 310 mtée du télégraphe, 50 lits
- Retraite St-Régis, 12 mtée de Fourvière, 54 lits
- Dames des missions, 14 Ch. de Montauban (aujourd’hui les Maristes),42 lits
- Dames de la Solitude, 29 Ch. de Montauban, 45 lits
- Archevêché, avenue de l’Archevêché (av. Adolphe Max), 40 lits
- Missions Africaines, 40 lits
- Salle d’Apollon, 40 lits
- sœurs de St-Vincent-de-Paul, 8 avenue du Doyenné, 33 lits
- Sacré-Coeur des Anglais, 30 lits
- maison Carrier, 30 lits

De plus pour donner gratuitement des secours aux familles nécessiteuses de ceux qui sont au front, la ville est divisée en 10 circonscriptions avec chacune un président, où s’inscrivent 125 médecins.
Une mobilisation sanitaire de la ville encore plus importante sera mise en œuvre en 1914-1918.

Voiture ambulance en 1870

PARTICIPATION SANITAIRE au CONFLIT 
Sous les auspices du comte d’Espagny, un comité de notabilités médicales de la ville décide de l’envoi d’ambulances mobiles. Les deux premières sous les directions respectives de Louis Léopold Ollier chirurgien-major de l’Hôtel-Dieu créateur de la chirurgie orthopédique et du médecin Charles Alphonse Gayet partent vers Belfort. La troisième plus tardivement (docteur Christot) rejoint l’armée Bourbaki probablement avec le 24° corps formé à Lyon.
Par ailleurs une ambulance mobile formée à St-Etienne rejoint la 1ère Armée de la Loire, puis suit son parcours sous les ordres de Bourbaki.

Article de 2013dernière modification 02/2017
Sources : Recherches de l’Atelier généalogique de l’Office Fidésien Tous Ages (OFTA) de Ste-Foy-lès-Lyon – Souvenir d’une guerre oubliée – plaquette 2014
/ Etat-Civil de Lyon