110 ANS de GARNISON À VIENNE (ISÈRE) 1880-1990
Pendant ces 110 ans Vienne a été une ville de garnison, avec 3 implantations militaires distinctes.
La CASERNE D’INFANTERIE ou CASERNE RAMBAUD
Aujourd’hui démolie, elle est construite entre 1710 et 1716 sur l’initiative d’un archevêque pour loger les troupes. La construction forme un quadrilatère de bâtiments à deux étages, entourant une cour presque carrée. Elle était située au sud du centre-ville, cours Brillier, séparée du bord du Rhône par une esplanade le « Champ de Mars ». La caserne accueille principalement divers régiments de cavalerie jusqu’en 1875. A cette date de grande réorganisation militaire, l’État passe une convention avec la ville, qui y prévoit la présence d’un bataillon d’Infanterie. La caserne devient alors une caserne d’infanterie adaptée à l’accueil d’un bataillon (600-800 hommes), détaché d’un régiment, dont la partie principale est à Lyon. En 1887 elle est baptisée caserne Rambaud.

La succession des unités peut être reconstituée comme suit (certaines dates sont à confirmer) : 1875-1885 le 99° RI
1885-1889 le 22° RI
1889-1893 le 99° RI
1893-1896 le 52° RI
1896-1905 le 96° RI
novembre 1905-août 1914 : à nouveau le 99° RI par son 2ème bataillon (les 3 autres sont à Lyon au fort Lamotte).

Ce bataillon quitte Vienne le 6 août 1914 aux ordres du commandant Arbey, qui sera tué en septembre.
Le 299° régiment de réserve dérivé commence sa mobilisation le 3 à Sainte Colombe et quitte Vienne le 7 août pour la Grande Guerre. Un hommage lui a été rendu le 28 septembre 2014 à Ste-Colombe.
Août 1919 : un bataillon du 99° de retour de la guerre retrouve la caserne Rambaud, mais dès janvier 1920 le régiment est regroupé à Lyon. La caserne héberge encore un bataillon du 31° Régiment de Tirailleurs Algériens de 1921 à 1923. Ensuite elle n’accueille plus d’unité d’active et la ville fait des démarches pour récupérer les bâtiments et le terrain. Ces démarches n’aboutiront qu’en 1952 : la caserne est démolie et l’office des HLM occupe une grande partie du terrain.
La CASERNE de CAVALERIE – QUARTIER SAINT-GERMAIN
La convention de 1875 prévoyait aussi la présence à Vienne d’un régiment de cavalerie, mais pour cela il faut construire une nouvelle caserne. Un terrain de 7 hectares est choisi au sud de la ville entre la route d’Avignon et le chemin de Vilmaine proche du Rhône. Les bâtiments sont édifiés de 1882 à 1886 : ensemble de constructions symétriques autour d’une cour d’honneur, avec manège, écuries, service vétérinaire…Le quartier est baptisé en 1887 du nom de quartier Saint-Germain.

Divers régiments de cavalerie vont s’y succéder : le 3° Hussards 1883-1886
le 8° Hussards 1886-1892
le 14° Chasseurs à cheval 1892-1895
le 19° Dragons 1895 à Vienne pendant 12 ans jusqu’en 1907 où il est envoyé en Languedoc lors de la crise viticole et remplacé par :
le 17° Dragons 1907 – avril 1914
le 13° Chasseurs à cheval en avril 1914. Il part pour la Grande Guerre dès le 1er août suivant… Pendant la guerre le quartier est utilisé pour l’instruction des recrues.

le 13° Chasseurs de retour après la guerre 1919-1922
le 9° Spahis Algérien 11/1922 qui participe à la guerre du Rif au Maroc et séjourne à Vienne jusqu’en août 1939 et le départ pour une nouvelle guerre…

le 1° Chasseurs à cheval en 1940-1942 dans le cadre de l’Armée d’Armistice.

le 4° Spahis motorisé 11/1945-01/1946
le 11° Cuirassiers 1946-1951
Pour les dernières décennies, le quartier accueille des unités du Train. la 104° compagnie de Transports

le Groupe de Transport 505 (GT 505) arrivé en janvier 1957. En 1975 il devient le 505° GTL (Groupe de Transport Lourd), enfin transformé en régiment en juillet 1978, le 505° Régiment du Train. Le 505° RT est pendant encore plus d’une décennie la seule unité militaire restant à Vienne jusqu’à sa dissolution le 30 juin 1990.
Le quartier Saint-Germain est alors reconverti en Espace saint-Germain hébergeant Centre d’affaires, médiathèque, IUT… Certains bâtiments ont été conservés, comme le manège de cavalerie devenu salle de spectacles et réhabilité en 2018.

L’ARSENAL D’ESTRESSIN
La même convention de 1875 prévoyait l’installation à Vienne d’un établissement du 14° corps d’Armée. Une emprise militaire est établie à Estressin au nord de la ville, avec principalement des hangars et un bâtiment administratif. L’ensemble appelé « Arsenal d’Estressin » est utilisé par le service du Génie pour entreposer le matériel de franchissement de rivière et accueillir les pontonniers du Génie pour leurs manœuvres sur le Rhône. A tour de rôle des détachements du 4° Génie de Grenoble ou du 6° Génie d’Angers viennent y effectuer leur entraînement. Un des hangars sert de chambrée aux hommes. Différentes techniques et types de matériels sont employés pour le franchissement du Rhône de 1890 à 1914. De nombreuses cartes postales illustrent cette activité spectaculaire.

L’établissement d’Estressin s’est appelé successivement « Arsenal », quartier du génie, puis après la deuxième Guerre Mondiale quartier Garigliano.
En 1973 le 2° escadron de transport du GT 505 occupe le quartier Garigliano.
Les HÔPITAUX TEMPORAIRES À VIENNE en 1914/1918
Vienne va participer à l’effort sanitaire pour soigner blessés et malades militaires. L’Hôpital mixte de la Charité augmente le nombre de lits militaires de 60 à 140, mais c’est insuffisant et très vite des hôpitaux temporaires sont institués. Dès août 1914 le collège Ponsard devient un hôpital complémentaire (HC 2) avec 3 annexes (Ecole supérieure de jeunes filles, institution Robin pour la physiothérapie, Cercle Démocratique). Le couvent Bon-Accueil devient un hôpital auxiliaire (HA 43). Viennent ensuite des hôpitaux bénévoles : l’hospice de vieillards d’Estressin pour les contagieux (H108bis), l’hôpital de Pont-Evêque (H111bis)…
Un site internet : www.amisdevienne.fr
Article de 2013 – Dernière modification 11/2019 – Sources : Gérard Gouilly – Soldats à Vienne vers 1900 – plaquette 2007 / Jean-Claude Finand – La garnison de Vienne – Bul. Soc. Amis de Vienne n°100, 2005