Les Maritz fondeurs de canons

LES MARITZ et l’ARTILLERIE AU XVIII° SIECLE

Au XVIII° siècle les Maritz sont une dynastie de fondeurs de canons d’origine suisse. Ils ont travaillé à Lyon et possédé le château de la Barollière à Limonest

Jean Maritz I

En 1714 à Burgdorf (canton de Berne) Jean Maritz I (1680-1743) invente une machine à forer les canons. La pièce d’artillerie coulée pleine tourne à la rencontre d’un burin de forage immobile. Cela améliore la fabrication des canons de bronze par une fiabilité meilleure et une longévité accrue. Ce procédé se fait d’abord verticalement pour utiliser le poids du fût.

Maritz s’installe ensuite à Genève puis en 1733 reprend une fonderie de canons établie à Vaise, faubourg de Lyon.

Une importante réorganisation de l’artillerie entrait en vigueur à cette époque suite au règlement d’artillerie de l’ordonnance Vallière en 1732 : la standardisation amène à ne conserver que les calibres 4, 8, 12, 16 et 24 livres (correspondant à 84, 106, 121, 134 et 151 mm de diamètre d’âme). Maritz améliore sa technique en pratiquant l’alésage des canons à l’horizontale : la précision et la régularité du forage de la pièce sont meilleurs accroissant l’efficacité du tir. Il est nommé commissaire des fontes d’artillerie de Lyon.

Maritz installe une seconde fonderie à Strasbourg en 1739 et meurt à Genève en décembre 1743.

Il laisse deux fils : Samuel (1705-1780) qui dirige la forge de Genève et Jean Maritz II (1711 Berne-1790) nommé en même temps que son père Commissaire des fontes d’artillerie à Lyon. Il prend la direction de la fonderie de Strasbourg en 1739. Après avoir succédé à son père il se convertit au catholicisme et établit de nouvelles fonderies à Paris, Douai, Perpignan. Ses canons sont des véritables oeuvres d’art.

Canon signé Maritz fondu à Strasbourg en 1746
(cour des Invalides)
Jean Maritz II (Ch. de la Barollière)

Jean Maritz II est promu inspecteur général de l’Artillerie en 1747 et 8 ans plus tard il cumule les mêmes fonctions pour la Marine (forge de Rochefort en particulier).

En 1750 il achète pour 65000 livres au capitaine Charles-Alphonse Piloty et sa sœur le château de la Barollière à Limonest qu’il fait réaménager. Il devient baron de la Barollière en 1765.

En 1765 -1768 il est en Espagne, où il remplit la même charge d’inspecteur de l’artillerie, suite au pacte de famille avec l’Espagne conclu par le ministre Choiseul.

Château de la Barollière – Limonest
Initiales de Jean Maritz -terrasse du château de la Barollière

A partir de 1764 l’efficacité de l’artillerie sera encore améliorée par la mise en oeuvre du système Gribeauval, du nom de l’inspecteur général de l’artillerie : spécialisation des bouches à feu selon leur emploi, standardisation et allègement des affûts et des avant-trains, généralisation de la gargousse… préparant ainsi la meilleure artillerie d’Europe pour les armées de la Révolution et de l’Empire.

Blason de Jean Maritz II – Ch. de la Barollière

Jean Maritz II décède en son château en 1790 ; son fils Charles-Henri meurt peu après lui.

L’histoire familiale se poursuit avec son cousin germain fils de Samuel, Jean Maritz III (1734-1807) qui avait installé une fonderie à la Haye en 1770, puis par le fils de ce dernier, Jean-Georges-Amédée (1784-1839) né à la Haye, que Napoléon Ier fait venir à Strasbourg en 1812 et où reste directeur de la fonderie jusqu’à sa mort.

mis en ligne 01/2023collaboration de Limonest Patrimoine