La Garnison de Montélimar

La GARNISON MILITAIRE de MONTÉLIMAR

Blason de Montélimar

Une BRÈVE HISTOIRE de MONTÉLIMAR
Du 10° au 13° siècle Monteil est un fief de la maison seigneuriale des Adhémar, dont le nom va s’associer à celui de leur possession (Monteil – Adhémar devient Montélimar). Ils font construire le château principal et la tour de Narbonne. Au 14° siècle le château principal devient propriété du pape. Montélimar ne sera incorporée totalement au Dauphiné qu’en 1451 par le dauphin Louis, futur Louis XI.
En 1585 Lesdiguières chef des protestants du Dauphiné s’empare de Montélimar ; il y fait améliorer les fortifications de 1588 à 1596. La ville restera une citadelle protestante jusqu’en 1622.

Une CASERNE POUR LA VILLE
Le logement des régiments de passage ou prenant leurs quartiers d’hiver dans la ville est une lourde charge pour les habitants. C’est pour cela qu’est entreprise la construction d’une caserne en 1732 à l’extérieur des remparts, près de la porte Saint-Martin au nord de la ville. La caserne Saint-Martin est inaugurée en 1743 par le régiment de Gâtinais.
Les remparts seront démolis vers 1840 sous Louis-Philippe laissant la place aux boulevards.

Une GARNISON d’INFANTERIE 1873- 1923
Avec la réorganisation militaire de 1873 Montélimar fait partie du XIV° corps d’Armée de Lyon. La ville doit héberger en garnison à la caserne St-Martin un régiment d’infanterie complet. Elle doit pour cela être agrandie, ce qui est fait en 1880. Nous retrouvons à Montélimar des régiments rencontrés à Lyon, à Vienne… Le remplacement d’une unité par une autre a lieu en général en fin d’année, avec une stabilisation dans les années 1890-1914.
Des régiments « lyonnais » bien connus, le 22° RI en 1874, le 99° RI en 1874-75, le 75° RI en 1875-78, le 96° RI en 1878 -1882, le 22°RI en 1883 -1885, puis à nouveau le 75° 1886-87, le 99° 1888-89. Dans la décennie 1890 à nouveau le 22° 1890-99, puis enfin venant de Lyon de 1900 à 1914 le 52° RI . Celui-ci a un recrutement principalement local avec des hommes de la Drôme, de l’Ardèche et de l’Isère et est bien implanté dans sa garnison. Il a 2 compagnies détachées au camp de la Valbonne.

L’entrée de la caserne

Le régiment est embarqué en train les 5 et 6 août 1914, entouré et ovationné par la population, en direction des Vosges, pour rejoindre les autres unités du XIV° CA dans la 27° Division d’infanterie. La brillante conduite du régiment au front lui vaut d’être cité à l’ordre de l’Armée. À Montélimar sont également mobilisés : le 252° RI régiment de réserve affecté à la 157° DI, ainsi que le 111° régiment territorial d’infanterie incorporant les mobilisés les plus âgés. Le général Pau, né à Montélimar, commandant de l’Armée d’Alsace en 1914 est une figure de la Grande Guerre.
De 1914 à 1918 la caserne sert de dépôt au 52°, 252° et 111°, au 30° BCA (bataillon de Chasseurs Alpins) et au 1er Régiment Etranger.
Après l’armistice le 52° RI stationne en Lorraine, principalement à Thionville, d’où en septembre 1919 il rejoint « sa garnison » Montélimar. Le 52° RI est malheureusement dissous fin 1923.

Le 52° RI en bleu-horizon 1922

MONTÉLIMAR « GARNISON COLONIALE »
La ville va devenir ensuite une garnison « coloniale », où vont se succéder dans la caserne un bataillon du 31° Régiment de Tirailleurs Algériens (RTA) (1923-25), puis en 1927-28 le 52° bataillon de mitrailleurs indigènes coloniaux, composé essentiellement d’indochinois.
En 1928 après avoir été en campagne dans le Rif puis en Syrie, c’est le 66° RTM (Tirailleurs Marocains), dont l’état-major et un bataillon vient à Montélimar. Les autres bataillons sont à Privas et Romans. Le Régiment est rebaptisé 6°RTM en 1929. Le 6°RTM reste à Montélimar jusqu’en 1936, date à laquelle il rejoint Montmédy puis Verdun.


Fin 1938 venant du camp de Sathonay l’état-major et un bataillon du 28° RTT (Tirailleurs Tunisiens) vient occuper la caserne restée vide. Les autres bataillons sont à Privas et Valence. Fin août 1939 le régiment part pour la guerre et sera décimé en mai 1940.

Une compagnie du 28°RTT 1939

MONTÉLIMAR dans la GUERRE
En novembre 1939, venant d’Algérie le 602° Groupe d’Infanterie de l’Air (unité parachutiste) vient s’entraîner sur le terrain d’aviation d’Ancône. Les parachutistes sont logés en ville jusqu’en mai 1940.

1942 Ecole Militaire

À la rentrée de 1940 la caserne accueille l’Ecole Militaire Préparatoire d’Épinal, repliée en zone libre. Ce collège-lycée militaire restera à Montélimar jusqu’en décembre 1946, date à laquelle il sera transféré à Aix-en-Provence, où il est encore (Lycée Militaire d’Aix).
Entre temps a eu lieu la bataille de Montélimar : du 23 au 29 août 1944, les allemands en repli dans la vallée du Rhône sont durement attaqués sur leur droite par les américains venant de Sisteron.

L’APRÈS-GUERRE
Montélimar héberge ensuite de 1953 à 1964 le Centre de Mobilisation n°82 (CM 82) structure chargée de l’incorporation des recrues.
Simultanément une nouvelle orientation va s’affirmer : en 1956 c’est le Centre d’Instruction des Transmissions n°88 (CIT 88) qui est créé à Montélimar. Il cohabite à la caserne St-Martin avec le CM 82 jusqu’en 1964 et forme des opérateurs radio envoyés ensuite en Algérie.

La caserne Saint-Martin

En 1966 le CIT 88 est transformé en 45° Régiment d’instruction des Transmissions (45°RIT). En 1976 le 45 devient le régiment de transmission de la 5ème Région Militaire et prend le nom de 45° Régiment de Transmissions (45° RT). Il assure l’instruction militaire et technique des appelés et engagés à Montélimar et entretient et met en œuvre les moyens fixes des transmissions de la région. Dans les années 1990 son domaine s’étend aux circonscriptions militaires de défense (CMD) de Lyon et de Marseille. Mais la suspension du Service National va lui être fatale : en 2000 le 45°RT est dissous et ses attributions sont transférés au 28°RT d’Issoire.
L’histoire militaire de Montélimar s’achève… L’emprise de la caserne a été transformé en « Quartier St-Martin ».

Article de 2016 – dernière modification 08/2023
Sources : Etat-civil de Montélimar / Roger Gardette – Historique de la garnison de Montélimar – plaquette Assoc. Dép. Inform. historique Paix de la Drôme 2002