La Libération de Lyon

LIBÉRATION de LYON et de sa RÉGION (15 août- 14 septembre 1944)

Les ALLIÉS DÉBARQUENT
15 août 1944 : débarquement allié en Provence Les forces alliées du général Patch remontent en direction de Lyon. Le 6° corps d’armée américain (6° CAUS) du général Truscott emprunte la route des Alpes, pendant que l’armée B (future 1ère Armée Française) du général De Lattre de Tassigny, libère Toulon et Marseille.
L’armée de Lattre est partagée ensuite en un 1er CA (général Béthouart 3°DIA 9°DIC 2°DIM) qui prend la route de Alpes et un 2ème CA (général de Monsabert – 1°DB + 1°DFL) qui franchit le Rhône et remonte la rive droite du Rhône sur les talons de la XIXème armée allemande (général Weise) qui se replie.

La RÉSISTANCE SE MOBILISE
Les résistants FFI de chaque département passent à l’action pour faciliter l’avance des troupes alliées et participer à la Libération. Le chef des FFI de la région est Alban-Vistel, successeur de Chambonnet ; son commandant militaire est le Lcl. Descour « Bayard ».

- 22 août : Le maquis de la Loire (Cdt Marey « Hervé ») fait capituler une forte colonne allemande venant du Puy, à Estivareilles à l’ouest de Saint-Etienne, où il défile le 25 août.

Villeurbanne barricade rue Edouard Vaillant

– 22-23 août : Les FFI du Rhône (Cdt Basset « Mary ») accrochent des colonnes ennemies venant de Roanne et Tarare.
- 23 août : libération de la Tarentaise, mais le Cne Bulle a été tué à Albertville, alors qu’il traitait avec l’ennemi encerclé (20 août). Descour ordonne aux maquis de converger vers la nationale 7 dans la vallée du Rhône. Le Cne Faure fait sauter le pont de Livron, bloquant temporairement le repli de l’armée allemande attaquée sur son flanc par les américains entre Loriol et Montélimar (bataille de Montélimar 24-29 août).
- 24 août : appel à la grève générale
- 24-26 août : À Villeurbanne action spontanée prématurée de la population, avec le soutien des FTP : les habitants élèvent des barricades, la réaction allemande fait nombre de victimes. Fusillade de la rue Tronchet à Lyon.
- 24-28 août : Des FTP de l’Ardèche sont à Brignais, mais ils doivent décrocher le 28.
- 27-29 août : libération prématurée et barricades FTP à Oullins, détruites le 29. Des FFI du Rhône (Cne Challéat) tâtent le terrain de Tassin à Charbonnières.

La CONVERGENCE sur LYON
– 28 août : Grenoble est contrôlée par les FFI, quand l’avant-garde du 6° CAUS y parvient. Descour ordonne aux FFI de converger sur Lyon.
- 28-30 août : Le maquis de la Loire (Cdt Marey) est engagé sur la RN 86 de Givors à Brignais pour gêner le repli ennemi. Le 31, la 11° Panzerdivision (Général von Wiedersheim) traverse Lyon vers le nord en bon ordre.

- 1er-2 septembre : Pour permettre au reste de la XIX° armée allemande de traverser Lyon, la 11° PzD conduit une offensive sur la Valbonne et Meximieux pour retarder la 45°DI du 6° CAUS, soutenu par un important détachement des maquis de l’Ain (600 hommes – Cne Colin). Des unités de la 36°DIUS (américains) arrivent au sud-est de Lyon (Heyrieux), elles n’entreront pas dans la ville, se contentant d’envoyer quelques patrouilles de reconnaissance.

Les Allemands s’en vont…

LIBÉRATION de LYON
– 2 septembre : La XIX° Armée a traversé Lyon ; les allemands évacuent la ville, et mettent en oeuvre la destruction méthodique des ponts, ceux du Rhône en premier dans la journée, puis ceux de la Saône en soirée. Les maquisards du Cdt Bousquet « Chabert », partis de Bourgoin, atteignent la rive gauche et la Préfecture à Lyon dans l’après-midi. Le Commissaire de la République Yves Farge s’y installe, alors que sautent les ponts de la Saône. Il n’y a pas eu de bataille pour la libération de Lyon… Dans la soirée l’avant-garde du 2°RSAR (Régiment de Spahis algériens de reconnaissance) en provenance de Rive-de-Gier tient les carrefours à Tassin et Ecully.

Insigne du 1er RFM

– dimanche 3 septembre : au matin l’avant-garde du 1° régiment de fusiliers marins de la 1ère DFL (général Brosset) remontant la rive droite du Rhône, puis de la Saône passent par le pont de l’homme de la Roche resté intact et arrivent dans la presqu’île vers 9 heures. Le général Brosset arrive à l’Hôtel de ville au volant de sa jeep : Lyon est libérée.

Le général Brosset au volant de sa jeep

Brosset fait fonction de commandant de la place de Lyon pendant 3 jours. FFI et FTP entrent en nombre dans la ville. Au soir Anse et Villefranche sont libérées avec l’aide des FFI du Rhône.

Résistants à Lyon: à droite casqué le Cne Jean Hourst

Les SUITES DE LA LIBÉRATION de LYON
– 4 septembre : Des désordres ont lieu dans les rues de Lyon, où circulent beaucoup d’hommes en armes. Des tirs depuis la rive gauche du Rhône provoquent l’incendie du dôme de l’Hôtel-Dieu. Libération de Bourg-en-Bresse avec l’appui des maquis de l’Ain.

4 septembre: incendie du dôme de l’Hôtel-Dieu


- 5 septembre : Le général de Lattre de Tassigny arrivé à Lyon passe en revue vers 16h place Bellecour les unités qui ont participé à la Libération de Lyon en compagnie du général de Monsabert et du général Brosset : éléments de la 1ère DFL et les unités de la Résistance : FTP du Rhône, SAS Cne Hourst, FTP de l’Ardèche, FFI de la Loire (bataillon Marey), FFI du Rhône (bataillon Berthier) FFI de l’Isère Cne Thivollet. De Lattre nomme le Lcl. Descour gouverneur militaire de Lyon.

De gauche à droite: Brosset, Yves Farge, de Lattre, de Monsabert

Défilé de la 1ère DFL le 5 septembre


- 12 septembre : nouvelle prise d’armes place Bellecour présidée par Descour pour honorer et récompenser FFI et FTP.
- 14 septembre : le Général de Gaulle rend visite à la ville de Lyon libérée. Arrivé à Bron il se rend à la Préfecture, puis passant le pont de la Guillotière (le seul rétabli) descend de voiture et parcourt à pied la rue de la Barre et la rue de la République jusqu’à l’Hôtel de Ville. Du balcon il prononce un discours face à une foule enthousiaste.

Devant la préfecture de gauche à droite préfet Longchambon, De Gaulle, Yves Farge, Justin Godart et Descour

Grâce à l’aide des FFI, il n’a fallu que 19 jours pour libérer Lyon, alors que le général Patch estimait ce délai à trois mois à partir du débarquement. Mais la région n’est pas complètement libérée : les allemands s’accrochent sur la frontière italienne et il faudra attendre la Campagne des Alpes de mars-avril 1945 pour les en déloger.

Premier journal de la Libération: 3 septembre 1944

Article de 2010 – Dernière modification 09/2019

Sources : Marcel Ruby – Lyon et le Rhône dans la guerre – Horvath 1990 / général Lescel -Objectif Lyon – L’Histoire Proche 2004