AUGEREAU et L’ARMÉE de LYON : BATAILLE de ST-GEORGES de RENEINS, ARNAS et ST-JULIEN -18 mars 1814
Janvier 1814 – il y a 200 ans – Après la fin désastreuse de la campagne d’Allemagne, la France va être envahie par les armées coalisées contre elle. Napoléon prépare la Campagne de France, qu’il va mener lui-même en Champagne et il espère pouvoir créer une diversion venant du sud et diviser les forces alliées. Le 5 janvier il nomme le maréchal Augereau, duc de Castiglione à la tête de l’armée de Lyon.
Un corps autrichien de 12000 hommes (comte Bubna) est passé par la Suisse, a pris Genève le 30 décembre, occupe la Savoie et l’Ain en dispersant ses troupes et s’approche de Lyon. Augereau y arrive le 14 janvier : il constate que l’armée de Lyon est peu nombreuse et mal équipée (division de réserve de Lyon général Musnier – camps de Limonest et de Miribel). Augereau descend à Valence, dirige sur Lyon des renforts, revient organiser la défense de Lyon et obtient le repli des Autrichiens trop timorés, qui ont manqué l’occasion de prendre la ville, qui était à leur portée.
Février : Augereau attend pour l’Armée de Lyon des renforts venant du sud prélevés sur l’armée de Catalogne du maréchal Suchet : la division d’infanterie Pannetier (brigades Gudin et Estève) forte de 6 régiments et le corps de cavalerie Digeon à 3 régiments (13° cuirassiers, 4° et 12° Hussards). D’autres unités viennent du sud : division de réserve de Nîmes (Gal Ménard) et des unités de Toulon. Les renforts rejoignent du 10 au 23 février. L’Empereur, en particulier par une lettre du 21 février, presse Augereau d’entrer en campagne, car il espère beaucoup de la diversion venant du sud.
L’Armée de Lyon (16000 hommes) passe à l’offensive à partir du 17 février : la division Musnier (brigades Ordonneau et Passelac) par Meximieux sur Bourg-en-Bresse, la division Pannetier sur Mâcon repoussent l’ennemi. Elles convergent ensuite sur Lons-le-Saunier, atteignent Poligny le 3 mars ; d’autres troupes (division de Grenoble) se dirigent vers Genève.
Mais le commandant en chef autrichien (Schwarzenberg) a pris conscience du danger : il détache un corps d’armée de 50000 hommes au ordres du prince de Hesse-Homburg vers le sud par la vallée de la Saône sur le flanc de l’armée de Lyon. Le 5 mars Augereau doit ordonner le repli et le redéploiement dans la vallée de la Saône.
Le 11 mars la division Musnier en pointe au nord de Belleville se heurte aux Autrichiens supérieurs en nombre au sud de Mâcon : elle doit reculer sur Belleville. Augereau dispose alors toutes ses troupes pour tenter d’arrêter l’ennemi : la brigade Gudin à Belleville, la brigade Estève à St-Georges de Reneins, la brigade Ordonneau à Arnas avec le 12° hussards face à la route de Beaujeu, la brigade Passelac en avant de Villefranche.
Le 17 mars les autrichiens avancent vers le sud et enlèvent les avant-postes français à St-Jean-d’Ardières. Au soir les autrichiens sont à Odenas, Charentay et Belleville. la brigade Estève est devant St-Georges, la brigade Gudin au nord d’ Arnas avec à sa gauche la brigade Ordonneau sur la route de Beaujeu et la brigade Passelac à Arnas. Augereau a renforcé son aile gauche, car il s’attend à être attaqué de ce coté.
Le 18 mars c’est l’assaut général autrichien sur les maigres troupes d’Augereau. À St-Georges risquant d’être encerclée la brigade Estève doit reculer, mais le 4° hussards charge et regagne le terrain perdu : une âpre lutte à la baïonnette s’engage pour le contrôle du village, les autrichiens plus nombreux l’emportent et la brigade doit abandonner St-Georges.
Sur la route de Beaujeu sur la ligne Laye, Marsangue, Longsard, la brigade Ordonneau attaquée de front résiste efficacement, mais risque d’être tournée sur sa gauche par une colonne débouchant de St-Julien.
La perte de St-Georges détermine Augereau à sonner la retraite : la division Pannetier est bousculée au sud de St-Georges, mais Ordonneau résiste en se retirant en bon ordre ; la cavalerie effectue des charges pour protéger la retraite. Le soir les autrichiens sont à Ouilly au nord de Villefranche. L’armée d’Augereau se retire par Limas et les Chères en direction de Limonest.
Dans cette bataille à un contre trois, les français ont été héroïques. Les cavaliers ont effectué des charges efficaces ; les généraux Digeon et Ordonneau se sont distingués, infligeant de sérieuses pertes à l’ennemi (1400 hommes). Mais Augereau a été obligé de reculer devant le nombre : il tentera à nouveau de barrer la route aux envahisseurs, ce sera la bataille de Limonest deux jours plus tard.
Article de 2014
Source : Ronald Zins – 1814 La bataille de St-Georges et l’invasion du Beaujolais – Horace Cardon 2013