14 JUILLET 1918 – À LYON PRISE D’ARMES INTERALLIÉE POUR L’INAUGURATION DU PONT WILSON
AVANT LE PONT WILSON
À son emplacement sur le Rhône existait depuis 1839 un pont suspendu appelé pont ou passerelle de l’Hôtel-Dieu. Au début du XX° siècle, il est vétuste et inadapté : son remplacement est décidé. Un pont provisoire construit en amont est ouvert le 1er avril 1912 et la passerelle est démolie.
La première pierre du « nouveau pont de l’Hôtel-Dieu » est posée le 16 octobre 1912. La construction d’un majestueux pont en pierre de 20 m de large débute, mais la Guerre ralentit les travaux. Et dans le contexte de cette guerre devenue mondiale avec le renfort des américains, le 24 juin 1918, le conseil municipal de Lyon décide de donner au nouveau pont de l’Hôtel-Dieu le nom du président américain Wilson. L’inauguration solennelle est prévue pour le 14 juillet suivant.
14 JUILLET 1918, PRISE D’ARMES INTERALLIÉE
Place Bellecour le maire de Lyon M. Edouard Herriot accueille l’ambassadeur des Etats-Unis, M.Sharp, conduit par le préfet du Rhône M.Rault. Le général Ebener, Gouverneur Militaire de Lyon, passe les troupes en revue, accompagné par la musique de garnison, la musique de la marine italienne et une fanfare américaine. Vient ensuite une remise de décorations à des soldats blessés et mutilés.
LE DÉFILÉ
Les troupes vont défiler place Bellecour, passer rue de la République, tourner à droite rue Childebert et franchir le pont Wilson pavoisé, à l’entrée duquel une longue tente accueille les officiels. Une foule énorme assiste au défilé.
Précédé de sa fanfare le 362° d’infanterie américain ouvre la marche, suivi de 2 sections d’infanterie anglaise. Ce sont ensuite les Italiens carabiniers infanterie et chasseurs, suivis par les troupes françaises : pompiers de Lyon, 54° d’artillerie, 9° zouaves, légion étrangère, 9° chasseurs d’Afrique, cuirassiers, escadrons de divers régiments de dragons, 13° chasseurs à cheval et enfin les vétérans de la guerre de 1870/71.
Les DISCOURS
Au défilé succèdent les discours. Le préfet conclut : « Ce pont magnifique ouvrage d’art, dont les assises élégantes et solides défieront les flots tumultueux de notre beau fleuve, perpétuera à travers les siècles la mémoire d’un grand homme d’état, … et la victoire de la civilisation sur la barbarie« . Le maire Herriot célèbre l’amitié traditionnelle entre la France et les Etats-Unis et ne manque pas de mentionner que le pont voisin s’appelle « Lafayette »… Ensuite en anglais l’ambassadeur américain remercie la ville de Lyon et reprend les mêmes thèmes.
LA GUERRE SUIVANTE…
Le 2 septembre 1944, avant la Libération de Lyon, les allemands procèdent à la destruction des ponts, dont le pont Wilson. Celui-ci est très solide : seule la moitié sud de la travée centrale a basculé ; pour tenter d’aggraver les dégâts les allemands tirent 3 fois au canon sur le pont. Le tablier resté en place côté nord est utilisé dès le lendemain par les lyonnais. Ce pont sera ensuite rapidement réparé ; il a fêté son centenaire en 2018.
Article de 2015 – remis en ligne 08/2023 – Sources : documentation et photos musée militaire / journal « le Progrès » du 15/07/1918