Le Quartier Général Frère

Le QUARTIER GENERAL FRERE / ex- FORT de la VITRIOLERIE

Avant le XIX° siècle cette zone de la rive gauche du Rhône était une zone basse inondable. Avant la Révolution, il s’y était implanté une manufacture de vitriol (acide sulfurique) et de salpêtre, d’où le nom de Vitriolerie. Pendant la Révolution l’entreprise souffre des réquisitions et du pillage par l’armée conventionnelle. L’activité continue sous l’Empire et la Restauration.

Le FORT 
Après 1830 le général Rohault de Fleury devient commandant supérieur des fortifications de Lyon avec pour mission de fortifier la ville : il décide la construction d’une série de forts détachés formant une ceinture défensive autour de la ville. Sur la rive gauche du Rhône, cette ceinture forme un demi-cercle, dont le dernier fort au sud au bord du Rhône se situe à côté de la vitriolerie et va prendre naturellement le nom de fort de la Vitriolerie. Les expropriations sont lancées en 1838 et les travaux commencent en 1840.

Plan de 1845 – le nord est à droite

Ce plan montre l’emplacement de la vitriolerie ; la place Louis XVIII est la place Carnot et les lignes colorées sont des projets de tracé de chemin de fer. Le fort est d’une symétrie parfaite, orienté au sud-est, avec un front d’attaque en forme de V aplati comportant à sa pointe une grosse caponnière et aux extrémités deux demi-bastions. A l’arrière incorporée dans le mur de gorge une caserne fortifiée à deux étages est traversée par le passage d’entrée et couverte par une terrasse crénelée. L’armement prévu s’élevait à 46 pièces d’artillerie.

Plan de 1847 après la mise en eau des fossés


Dès 1860 un troisième étage avec un toit en pente est ajouté à la caserne lui donnant son aspect actuel. Dans les années qui suivent, pour éviter les inondations on endigue le Rhône en construisant le quai de la Vitriolerie (aujourd’hui quai Claude Bernard et avenue Leclerc).

La CASERNE 
Après 1870 ce type de fort devient obsolète dans son environnement urbain ; les fossés sont comblés et le fort est réduit à n’être plus qu’une caserne logeant environ 500 hommes en 1886. Il abrite après 1900 le 16° bataillon d’artillerie à pied (BAP) chargé de mettre en oeuvre l’artillerie de forteresse.

Le 16° BAP


Ce bataillon est dissous en 1910 et remplacé par une unité nouvellement créée le 54° Régiment d’Artillerie. Un grand bâtiment, le bâtiment de l’Horloge est construit selon le modèle du « portefeuille du Génie » 1907. Il est parallèle à la caserne fortifiée délimitant une place d’armes ; il porte la date de 1916. D’autres bâtiments plus médiocres sont construits par la suite.

L’Entrée du Quartier


L’entrée du quartier se situe au nord : on voit à droite le coin de la caserne fortifiée et au fond le bâtiment de 1916. Le 54° RA occupe la caserne jusqu’en 1939.
En 1940-42 dans le cadre de l’Armée d’Armistice, la 14° compagnie Divisionnaire du Train y est logée.
Après la Libération, le quartier accueille en 1945 le 14° ERT, rebaptisé en 1946 8° ERT (Escadron Régional du Train). Il y restera jusqu’en mai 1968. Dans les années 50 toute la zone nord du quartier le long de la rue Nadaud est un terrain en friche.

Le QUARTIER GENERAL FRERE 
En 1968 la caserne de la Vitriolerie est rebaptisée quartier Général Frère : une stèle en son honneur y est dressée. Un nouveau Cercle des Officiers (aujourd’hui Cercle Général Frère) est construit à l’emplacement de l’ancienne vitriolerie et inauguré en octobre 1971. Un Cercle des Sous-Officiers (aujourd’hui fermé) est ensuite construit le long du Rhône.

La Place d’Armes vers 1980


Dans les années 1970 les 2 casernes principales sont occupées par l’état-major de la 51° DMT. Le Centre de Sélection (CS8) est installé au sud-ouest du quartier. Le Bureau du Service National (BSN) au nord-est rue Yves Farge depuis 1966. Une compagnie du 45° RT de Montélimar gère un Centre de Transmissions Principal. En 1994 un bâtiment multi-services est construit le long de la rue Nadaud. En 1990 l’Etat-major de la Région a quitté la caserne Bissuel place Carnot pour venir dans le bâtiment de 1916, en attendant d’occuper de nouveaux bâtiments de l’Etat-Major construits de 1995 à 1997. Cette nouvelle construction symétrique en forme d’ancre de marine est orientée vers le sud-est dans le même axe que les deux édifices principaux, orientation qui était celle de l’ancien fort.

Le nouvel Etat-Major


La caserne fortifiée de 1844 a été réhabilitée intérieurement en 2005 pour accueillir le GIACM (Groupe Interarmées des Actions Civilo-Militaires), devenu en 2012 Centre Interarmées des Actions sur l’Environnement (CIAE) [rattaché au 1/10/2023 au futur Commandement des Actions Spéciales Terre (CAST)]. Le Musée qui y était hébergé a été transféré dans le bâtiment de l’ancien Cercle des Sous-Officiers le long du Rhône jusqu’à la fin 2013. Le QGF abrite aussi les services du Commissariat et depuis 1996 l’antenne lyonnaise de la Légion Étrangère.

La Caserne Fortifiée en 2011
Insigne du GIACM


2011 : la dernière réorganisation des Armées institue les Bases de Défense. Le bâtiment de 1916 héberge le Groupement de Soutien de la Base de Défense (GSBdD) interarmée de Lyon Mont-Verdun, ainsi que la DIRISI (Direction Interarmée des Réseaux d’Infrastructure et Systèmes d’Information).
2013/2014 : Rénovation soignée des façades du bâtiment de 1916.
2014 : La Direction Régionale du Service de Santé (DRSSA) a quitté le bastion St-Laurent à la Croix-Rousse pour venir s’installer dans l’aile droite du bâtiment d’état-major, jusqu’à sa dissolution en 2018.

Le panneau d’entrée en 2020

2019 : la place d’Armes a été rénovée ; les vieux arbres ont été enlevés et remplacés par des plus jeunes.
La base de Défense de Lyon s’est agrandie par la réunion des BdD de la Valbonne et de Valence devenant la Base de Défense de Lyon-Valence-la Valbonne.

2022: un bâtiment destiné à la DRSD est en construction dans l’angle sud-est du quartier.

04/2023: L‘Igesa prend la gestion de l’activité restauration-loisirs du Cercle de Garnison, rebaptisé Cercle Général Frère. Les locaux sont redécorés selon une thématique militaire par le Musée et la Bibliothèque.

Article de 2011Dernière modification 01/2024