LYON et sa REGION en JUIN 1940
Depuis le déclenchement de la bataille de France le 10 mai 1940, les forces allemandes ont déferlé sur la France, malgré la résistance des armées françaises (plus de 100000 morts). Le 17 juin le maréchal Pétain, devenu président du conseil, se résigne à demander l’armistice.
Entre temps dans notre région un autre front s’est ouvert le 10 juin sur les Alpes par la déclaration de guerre de l’Italie mussolinienne. L’armée des Alpes commandée par le général Olry contient avec succès l’armée italienne sur la frontière , mais elle est menacée sur ses arrières par l’avance des allemands en direction de la région lyonnaise.
A Lyon le préfet Emile Bollaert estimant que toute résistance est inutile, entre en contact avec Edouard Herriot le maire, qui est du même avis et qui obtient de Pétain que Lyon soit déclarée « Ville Ouverte » le 18 juin (Paris l’a été le 12).
Mais pour le général Olry, la mission de l’Armée des Alpes demeure tant que les hostilités restent ouvertes avec l’Italie. La couverture de l’Armée des Alpes au nord demeure nécessaire et une ligne de défense a été constituée s’appuyant sur les monts du Lyonnais, les monts d’Or, le plateau de la Dombes, le Bugey. En particulier le 25° RTS tient une vingtaine de kilomètres de front de l’Arbresle à la Saône. Les hommes doivent tenir sans « esprit de recul », c’est un combat pour l’honneur contre les allemands arrivant par la nationale 6 (combats de Chasselay). D’autres combats ont lieu sur la nationale 7 ; les allemands sont retardés à Tarare, l’Arbresle puis Lentilly.
Pendant ce temps, un autre bataillon allemand a débordé la ligne de résistance par l’est et s’est engagé dans la vallée de la Saône et le plateau de Sathonay malgré la résistance d’éléments de la Légion Etrangère du dépot de Sathonay.
Les premiers allemands arrivent ensuite sans difficulté à la Préfecture de Lyon le 19 à 16h 15. Six personnalités sont désignées comme otages pour répondre de la sécurité des troupes allemandes : le préfet lui-même, le cardinal Gerlier, Cohendy premier adjoint, Charbin président de la chambre de commerce, Vicaire secrétaire des anciens combattants et Vivier-Merle syndicaliste. Pendant les jours suivants la ville voit passer de nombreuses formations de la Wehrmacht.
Le 22 juin au soir l’armistice est signé avec l’Allemagne, mais pas avec l’Italie. Pour aider les Italiens, trois divisions de la Wehrmacht se dirigent vers les Alpes pour prendre à revers l’armée des Alpes. Les 23 et 24 juin, les allemands se heurtent à une ligne de défense hâtivement mise en place par l’armée des Alpes du Rhône à la frontière suisse, le long de l’Isère, de la Chartreuse et du Rhône supérieur. Les défenseurs français résistent avec acharnement et tiennent l’ennemi en échec (combats de Voreppe). L’armistice avec l’Italie est signé le 25 juin.
Du 19 juin au 7 juillet pendant 17 jours, la Wehrmacht occupe Lyon : les allemands prennent des mesures draconiennes pour assurer leur sécurité, tentent une « offensive de charme » avec par exemple des concerts de musique militaire et entreprennent un pillage de l’économie, qui préfigure ce que sera l’occupation de novembre 1942 à la Libération. En vertu des accords d’armistice qui placent la Région en « zone libre » l’armée allemande se retire au nord de la « Ligne de Démarcation » le 6 juillet.
Le Musée a organisé une IMPORTANTE EXPOSITION TEMPORAIRE « LYON JUIN 40 » en juin et juillet 2010, au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD).
Article de 2010 – Dernière modification 10/2015