Le 22° RI

HISTORIQUE du 22° RÉGIMENT D’INFANTERIE

ÉPOQUE LOUIS XVI 
La filiation du 22° RI remonte au régiment de Guyenne (1684), qui en 1776 de régiment à 4 bataillons est dédoublé en 2 régiments à 2 bataillons. Les 2° et 4° bataillons de l’ancien Guyenne deviennent le Régiment de Viennois, 22ème régiment de l’ordre de bataille. De 1776 à 1783 il est basé à la Martinique et fait campagne contre les Anglais dans les Antilles. Il tient ensuite garnison à Boulogne et Calais puis Dunkerque (1788)

Epoque 1776

PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE 
Le 1er janvier 1791, le Régiment de Viennois devient le 22° Régiment de ligne. Il est à Saint-Omer au début de 1792. Le 1er bataillon sera à la bataille de Valmy, tandis que le 2ème sera au siège de Lille et à Jemappes sous Dumouriez. Ce bataillon participe à la campagne des Pays-Bas et à la victoire de Honschoote (1793). Une réorganisation amalgame bataillons de l’armée régulière et bataillons de volontaires. Le 2ème bataillon du 22° est réunis avec un bataillon du « Rhône et Loire  » et un autre de la Corrèze pour former la 44° demi-brigade.
En 1796 la 44° demi-brigade est renommée 22° demi-brigade de ligne est stationnée en Belgique 1796-1799. En 1800 elle est de la campagne d’Italie, passe le Grand-Saint-Bernard, participe à la prise d’Aoste et se bat à Montebello et Marengo. En 1803 les Demi-Brigades redeviennent des régiments.

La GRANDE ARMÉE sous l’EMPIRE 
Le 22° RI est en 1804-1805 à Saint-Omer, puis aux Pays-Bas et participe à la campagne de 1806-1807 contre la Prusse et la Russie en s’illustrant à la bataille de Heilsberg contre les Russes. Le 22° RI tient ensuite garnison à Berlin et Magdeburg (1808-1809). En 1810 campagne d’Espagne ; il est à Astorga, à Villaposa et à la bataille de Salamanque (07/1812). Le régiment réduit à un bataillon, doit se rendre après une défense acharnée au siège de Saint-Sébastien (06/1813). Les cadres excédentaires du régiment revenus en France reforment le 22° RI qui participe à la campagne d’Allemagne : Weissenfels, Lutzen, Bautzen. Pendant la campagne de France (1814) le 22° est à Maastricht. Pendant les Cent-Jours, il participe à la campagne en Belgique (Fleurus). A la chute de Napoléon, le régiment est licencié.

22° RI 1805

La RESTAURATION et la MONARCHIE de JUILLET 
En 1815 le nouveau régime crée des Légions Départementales. Celle de l’Isère devient le 22° RI en 1820. Ce nouveau régiment participe à l’expédition d’Espagne 1823-1825. Il est ensuite stationné à Toulouse et Tarbes puis Rochefort et Oléron (1826/27) puis Saint-Omer et Lille (1828/32). En 1832 C’est la campagne de Belgique qui s’achève par le siège d’Anvers.

De 1833 à 1838 le 22° se déplace de garnison en garnison jusqu’à la côte de la Méditerranée, d’où il rejoint l’Algérie. De 1839 à 1846, il participe à la conquête de l’Algérie : expédition des Portes de Fer, opérations dans le Constantinois, prise de Tebessa… au cours de multiples opérations au prix de marches pénibles sur un terrain difficile. En 1847 le 22° fait la connaissance de Lyon et du fort La Motte.

22° RI 1870

Le SECOND EMPIRE et la GUERRE de 1870 
De 1848 à 1870, le 22° RI passe par de nombreuses garnisons d’un bout à l’autre de la France. Il participe en 1859 à la campagne d’Italie dans l’armée de réserve. En août 1870, il est sur la frontière espagnole quand il rejoint le camp de Châlons, d’où il part combattre sur la Meuse à Mouzon, Douzy et Sedan, où le régiment est fait prisonnier et emmené en Allemagne pour huit mois de captivité.

La IIIème RÉPUBLIQUE et la GRANDE GUERRE 
Le 22° est reformé au Puy en juillet 1871 ; il est à Montélimar et Valence en 1873/74, à Briançon et Gap en 1874/75 puis à Lyon et Romans en 1875-1880. En 1881/82 il s’illustre dans l’expédition de Tunisie. Il tient ensuite garnison à Montélimar (1883-85), puis Lyon et Vienne (1885-1889) ; dans les années 1890 il est à nouveau à Montélimar (1890-99). Affecté ensuite aux troupes alpines, il est stationné à Gap (1899-1902). Il est alors composé de 4 bataillons à 4 compagnies; il détache une compagnie à St-Vincent et un bataillon à Mont-Dauphin qui lui même détache une compagnie à Château-Queyras.

La garde du drapeau Sathonay 1902

En 1902, il rejoint le camp de Sathonay et Bourgoin (un bataillon), où il demeure jusqu’à la mobilisation de 1914. Le régiment se regroupe à Bourgoin et rejoint le front. De 1914 à 1918 il est de toutes les batailles au prix de lourdes pertes et sur son drapeau viennent s’ajouter « Champagne 1915″ « la Malmaison 1917 » « Reims 1918 » « Somme Py » aux noms qui y figurent déjà (« Hondschoote 1793 » « Marengo 1800 » « Lutzen 1813 » « Anvers 1832 »). Le 22° entre à Metz en décembre 1918 et fait partie du défilé de la victoire le 14 juillet 1919. De retour à Bourgoin, le régiment est dissous à la Valbonne le 1er janvier 1922.

La Caserne de Bourgoin

La SECONDE GUERRE MONDIALE 
À la mobilisation de 1939 est créé un 22° Régiment d’Infanterie de Forteresse (22° RIF) qui occupe les ouvrages de Hochwald et Schoenenburg de la ligne Maginot dans le secteur de Haguenau. Ces ouvrages sont bombardés à partir du 15 juin 1940 et se défendent jusqu’à ce que l’armistice arrête les combats. Le régiment est fait prisonnier.

La GUERRE D’ALGÉRIE 

Insigne du 22° RI

La Guerre d’Algérie amène à reconstituer le 22° RI à base de rappelés de la 8ème RM en mai 1956. Celui-ci est transféré en Algérie en juin et basé à Ténès ; les 3 bataillons sont répartis en une dizaine de postes dans la région entre Cherchell et Orléansville. Pendant 6 ans les compagnies vont contribuer à la lutte contre la rébellion, opérations au cours desquelles il perd 279 hommes.

La garde du drapeau Algérie 1958

En 1961/62 les 1er et 3ème bataillons sont dissous. Il reste le 2ème qui prend le nom de 22° BI qui rentre en métropole en janvier 1964 pour y être dissous.

La 5ème RÉPUBLIQUE 
Le 22° RI est à nouveau reformé en 1966 à Sathonay. Au 1er octobre 1968 il change de dénomination et devient le 99° RI. Entre temps la Région militaire de Lyon est devenue la 5ème RM et en soutien de celle-ci est constitué au 1er juin 1968 le « Groupement des Moyens Régionaux » n° 5 (GMR5), établi principalement à la caserne Sergent Blandan (fort La Motte).

Insigne du GMR 5 / 22°RI

En 1984 le GMR5 reprend les traditions du 22° RI et devient le GMR5-22° RI. En 1991 suite au plan « Armées 2000 » il ne garde que l’appellation 22° RI. Il est le régiment de soutien de l’état-major de la RMDM/CMD de Lyon et est implanté au quartier Sergent Blandan, au quartier Général Frère, au quartier la Mouche, au camp de Sathonay et au camp de Chambaran.

La garde du drapeau Lyon 1999
Insigne du 22° BI

En 2000 à la création de la Région Terre Sud-est, le régiment est réduit au rang de bataillon (22° BI). En 2010 il est remplacé par le Groupement de Soutien de la Base de Défense de Lyon-Mont-Verdun (GSBdD), nouvel organisme interarmée.

La devise du régiment est : « ad augusta per angusta » – la gloire par la difficulté.


Article de 2011 – Dernière modification 08/2023

Sources : Colonel de la Batie – Historique du GMR5-22° RI – 1986 / Cne Tissier – 22° Régiment d’Infanterie historique -1999