Le 13ème BATAILLON de CHASSEURS ALPINS de CHAMBÉRY
En novembre 1853 un décret décide la création de 10 nouveaux bataillons de Chasseurs à pied (du 11° au 20° BCP) et parmi eux le 13° BCP formé en janvier 1854 à Besançon.
Envoyé en Algérie, il participe en 1857 à la pacification de la Kabylie et en 1860 est engagé aux confins du Maroc.
De retour en France, il passe dans de nombreuses garnisons : Auxonne, Chalons, Toulouse, Besançon, Vincennes, Paris, Metz et Strasbourg.
Pendant la guerre de 1870, il est décimé à Frœschwiller : le reste du bataillon forme une compagnie qui se battra à Bazeilles.
En avril 1871 il est reconstitué à Tours, puis va tenir garnison à Besançon, Embrun, Mont-Dauphin et enfin s’établit en 1882 à Chambéry qui est encore sa garnison actuelle. En 1888 il fait partie des 12 bataillons qui deviennent « Alpins » (BACP). Voir la création des troupes alpines.
Pendant la Grande Guerre dans le 14° corps d’armée, le 13° BACP est engagé en août 1914 en Alsace, où son chef de corps le Cdt Verlet-Hanus est tué. Ce brillant officier s’était distingué avec la mission Foureau-Lamy au Tchad et dans la pacification du Maroc. Il a donné son nom à la caserne de Chambéry et à une rue de Lyon.
En 1915 le bataillon combat dans les Vosges (Hartmannswillerkopf), puis en juillet 1916 sur la Somme.
Après un hiver passé dans les Vosges, le 13 est en 1917 au chemin de Dames, avant de partir en novembre pour l’Italie. En avril 1918 retour sur le front des Flandres, puis en Champagne et enfin en Picardie. Il obtient 7 citations et reçoit la fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire. Il est devenu officiellement Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA) en 1916.
Après l’armistice, il participe à l’occupation en Rhénanie, puis en Haute-Silésie jusqu’en juillet 1922 (garnisons à Oppeln puis Gross-Strelitz).
De retour à Chambéry le 13°BCA est envoyé dans la Ruhr en 1923 et en Tunisie en 1924.
A la mobilisation de 1939 il est en Alsace. En 1940 participe à l’expédition de Norvège (bataille de Namsos) puis à la résistance sur la Somme, où son héroïsme lui vaut une citation à l’ordre de l’armée. Le bataillon fait ensuite partie de l’Armée d’Armistice. Il est dissout en novembre 1942 après l’invasion de la zone sud par les allemands. Beaucoup de cadres et de chasseurs rejoignent alors la Résistance.
A la Libération les bataillons FFI de Savoie et de Tarentaise sont fusionnés pour reconstituer un bataillon, qui reprend le n°13 le 1er janvier 1945. Il participe à la campagne des Alpes de mars avril 1945 en Tarentaise et en Maurienne, où il se distingue au Roc Noir, position clé du col du Petit-St-Bernard qu’il prend après 16 jours de combat menés à plus de 2000 m d’altitude, au prix de 40 morts et 60 blessés, ce qui vaut une 9ème citation.
Après 7 ans d’occupation en Autriche, il revient à Chambéry et est transformé en centre d’instruction. En février 1963 il est reconstitué par fusion du centre d’instruction avec le 15°BCA qui rentre d’Algérie. Il fait partie de la 27°DIM (Division d’Infanterie de Montagne), depuis 1999 réduite à une brigade (27°BIM).
En juin 1980, il quitte le quartier Verlet-Hanus pour s’installer à Barby dans la banlieue de Chambéry dans un nouveau quartier baptisé « Roc Noir ». A partir des années 1980, le bataillon va participer à de nombreuses opérations extérieures : Liban, Bosnie, Kosovo, Côte d’Ivoire.
En mai 2004 le bataillon a fêté ses 150 ans de présence à Chambéry. Ses missions le conduisent ensuite en Afghanistan, où 3 tués sont à déplorer. Depuis une partie du bataillon a participé à l’opération Sangaris en Centre-Afrique (2014), à l’opération Barkhane au Mali (2017, 2021).
Sa devise est « Sans peur et sans reproche ». L’insigne du bataillon reprend le blason de Chambéry (croix de Savoie avec une étoile).
Article de 2014 – Dernière modification 06/2023