François Ier dans la Région/1

Les PASSAGES de FRANÇOIS Ier À LYON et dans la RÉGION 1515-1525

À la mort de Louis XII le 1er janvier 1515, son cousin François d’Angoulême, 20 ans, devient le roi François Ier. Comme descendant de Valentine Visconti, il a lui aussi l’ambition de reconquérir le Milanais perdu en 1513.

1515-1516 de LYON À MARIGNAN – Le ROI en ITALIE
Début juillet 1515 à Amboise, il se met en route, s’arrête à Moulins chez Anne de Beaujeu et fait une entrée solennelle à Lyon le 12 juillet. La ville a préparé un accueil fastueux avec tableaux allégoriques, dont un sur la Saône. Le 15 le roi confie la régence à sa mère Louise de Savoie.

François Ier au début de son règne

Pour financer sa campagne, alors que son armée se rassemble, il emprunte aux banquiers italiens de Lyon. La banque lyonnaise est l’auxiliaire indispensable de la politique italienne. Le roi doit passer les Alpes, alors que les suisses qui défendent le duché de Milan l’attendent à Suse au débouché du col du Montgenèvre. Le maréchal Trivulse (Trivulzio), gouverneur du Lyonnais lui conseille de passer plus au sud, en aménageant le chemin.
L’armée se met en route début août ; l’avant-garde commandée par le connétable de Bourbon arrive à Guillestre et s’engage dans ce qui sera le col de Vars : il passe. Le roi attend 3 jours à Embrun la nouvelle : Bourbon est passé !! Le reste de l’armée s’ébranle et le 14 août entame le passage du col de Vars, puis passe le col de Larche pour descendre vers la plaine italienne. Les suisses, contournés, se replient vers le Milanais ; ils sont vaincus devant Marignan les 13 et 14 septembre. La valeur militaire de Bourbon, la vaillance du roi, mais aussi les 60 canons de l’artilleur Galiot de Genouillac ont été décisifs pour vaincre la meilleure infanterie d’Europe. Trois semaines après la citadelle de Milan est prise ; Maximilien Sforza se rend. Le roi entre triomphalement à Milan le 16 octobre. Le 14 décembre il rencontre le pape Léon X à Bologne.

La bataille de Marignan

François rentre en France le 13 janvier 1516 retrouvant sa mère, sa sœur et la reine Claude à Sisteron. Il va alors prendre le temps de s’arrêter à la Sainte-Baume et d’être reçu solennellement à Marseille, puis il remonte par étapes la vallée du Rhône (Tarascon, Avignon, Valence pour arriver fin février à Lyon.

Jean-Jacques de Trivulse

Il va y rester 3 mois pendant lesquels il s’amuse. La reine y est reçue solennellement le 2 mars. Début juin, il fait un pèlerinage à pied de 15 jours jusqu’à Chambéry pour voir le Saint-Suaire. Rejoint par la reine, le retour sur Lyon (à cheval !) fait étape à Grenoble. Il repart ensuite pour le val de Loire avec une étape à Moulins chez le connétable de Bourbon.

1522-1523 : DEUX PASSAGES À LYON
Pour la suite de son règne, sur toutes ses frontières et en Italie, François Ier va devoir affronter Charles Quint souverain des Pays-Bas, roi d’Espagne et de Naples en 1516 et élu empereur d’Allemagne en 1519. En avril 1522 l’armée d’Italie commandée par l’incapable Lautrec est défaite à la Bicoque ; le Milanais est à nouveau perdu, ainsi que Gènes. En attendant les nouvelles d’Italie, le roi séjourne à Lyon jusque fin juillet.
En 1523 au mois d’août, alors que le connétable de Bourbon menacé d’arrestation fuit le royaume, François Ier est à nouveau à Lyon jusqu’à la mi-novembre pour préparer la campagne d’Italie suivante qu’il renonce à conduire ; elle est confiée à Bonnivet, qui échoue dans la reconquête de Milan et doit faite retraite. C’est pendant cette retraite que Bayard est tué.

L’amiral Guilllaume de Bonnivet

1524-1525 -La SECONDE CAMPAGNE D’ITALIE DU ROI

À l’été 1524 les troupes impériales menées par Bourbon envahissent la Provence et viennent assiéger Marseille : c’est un échec il doit se replier, avant même l’arrivée du Roi avec de nouvelles troupes. François passe par Lyon, descend la vallée du Rhône jusqu’à Aix et le 6 octobre prend à nouveau la route de l’Italie. Les suisses et les lansquenets passent par Guillestre, l’artillerie, les autres gens de pied et le roi par le Montgenèvre. Il confie le gouvernement à sa mère, qui vient s’installer à Lyon au cloître de Saint-Just. L’armée fonce vers Milan ; la ville est prise sans coup férir dès le 26 octobre. Pour assurer la conquête du duché de Milan, il reste 2 villes tenues par les impériaux : Lodi et Pavie. Malgré les conseils de ses capitaines, le roi choisit d’aller assiéger Pavie, puissamment fortifiée, contre laquelle les assauts échouent. Le 24 février 1525 une tentative des impériaux pour secourir la ville se transforme en une bataille générale. Alors qu’il a bataille gagnée par la puissance de son artillerie, François conduit une charge qui tourne au désastre : de nombreux capitaines sont tués (la Palisse, Bonnivet, la Trémoille) et le roi est fait prisonnier.

Louise de Savoie

Devant cette catastrophe, Louise de Savoie s’appuie sur le duc de Vendôme qu’elle a fait venir à Lyon pour réorganiser la défense du royaume. Le roi, transféré en Espagne, tombe malade en septembre 1525, sa mère toujours à Lyon attend anxieusement les courriers. Le roi signe le traité de Madrid en janvier 1526 ; la régente quitte alors Lyon le 1er février pour Amboise. Elle va y rejoindre les 2 premiers fils du roi (François et Henri) destinés à être livrés en otages en échange du roi. Elle les accompagne jusqu’à la frontière espagnole et en revient avec le roi qui retrouve son royaume.

Un autre article décrit le séjour et la politique de François Ier dans la région en 1536.

Article de 10/2020 – Sources : Didier Le fur – François Ier – Perrin 2015