Le CAMP BRITANNIQUE N° 2 de ST-GERMAIN-AU-MONT-D’OR 1917-1919
POURQUOI UN CAMP BRITANNIQUE PRES DE LYON ?
Pendant la Grande Guerre les britanniques combattent sur le front nord aux côtés des français. Pour renforcer leur corps expéditionnaire, ils vont faire venir en France de plus en plus d’unités en provenance de l’Empire Britannique : australiens, néo-zélandais, indiens et népalais (Gurkhas) et troupes coloniales diverses.
Au début de la guerre les navires transports de troupes traversaient la Méditerranée d’est en ouest, remontaient dans l’Atlantique jusqu’au Havre et Cherbourg.
Avec le développement de la guerre sous-marine en 1916, ces navires deviennent très vulnérables et en fin d’année le Haut commandement britannique décide de débarquer les troupes à Tarente en Italie du sud et de les acheminer par voie ferrée via Milan, Lyon, Paris jusqu’au Havre. Les trains de transport de troupes sont lents et inconfortables, il s’impose vite de prévoir des lieux d’étape pour que les hommes puissent se reposer.
LE CAMP DE REPOS BRITANNIQUE
Sur cet itinéraire une gare de triage importante se situe à St-Germain-au-Mont-d’Or : c’est là que va être installé le camp de repos n°2 mis en service au printemps 1917, sur un pré prêté par M. de Bellescize entre la gare et le village. Le personnel d’intendance du camp comprenait 14 officiers, 21 sous-officiers et une centaine d’hommes, commandés par le capitaine Eric Garton King.
Les installations consistaient en 150 tentes circulaires pouvant héberger 10 hommes et des baraquements pour les quartiers des officiers, les cantines, les sanitaires et les cuisines, où travaillait une cuisinière française.
Les trains débarquaient de 700 à 1500 hommes. Entre 1917 et avril 1919 le camp a vu passer de 700 à 800000 hommes en transit dans les deux sens. Le camp ferme en avril 1919 ; son emplacement est appelé depuis le « Pré des Anglais ».
Les malades sont soignés au couvent du manoir fleuri rue du Manoir à St-Germain. La mortalité sera importante au moment de la grippe espagnole fin 1918 et début 1919.
DEVOIR DE MEMOIRE
Les 5 premiers morts anglais sont enterrés dans le cimetière communal ; la commune de St-Germain a ensuite cédé un terrain contigu pour y installer un cimetière militaire britannique, où reposent 105 hommes, anglais, écossais, irlandais, australiens, travailleurs indiens, auxquels sont venus s’ajouter plus tard un médecin et 11 aviateurs de la RAF britanniques et canadien morts en opération pendant la deuxième guerre mondiale.
Article de 2016 / remis en ligne 09/2023
Sources : Gazette du Musée n°37 1996 / documents : Musée Militaire