Le Commandant Faurax

Le COMMANDANT FAURAX (1849-1892) 

Plaque commémorative

Marius-Paul FAURAX est né en 1849 ; fils d’un carrossier, né dans l’actuel 6ème arrondissement (10 cours Franklin Roosevelt – autrefois cours Morand) à l’époque faisant partie de la commune de la Guillotière, qui sera rattachée à Lyon en 1854. Il s’engage à 18 ans en 1867 au 77° RI et est nommé sergent au début de 1869.

1870…Guerre franco-allemande : le jeune Faurax est blessé dès le 2 août 1870. Sitôt rétabli, il reprend le combat ; son unité fait partie de la division Cremer à laquelle appartiennent les légions du Rhône, qui combattent le 18 décembre à Nuits-Saint-Georges. Il est promu lieutenant sur le champ de bataille. Début 1871, son unité fait partie de l’Armée de l’Est commandée par le général Bourbaki ; il participe à la bataille de Villersexel et fait partie de ceux qui sont acculés à passer en Suisse pour éviter la capture.

Le lieutenant Faurax est affecté successivement dans différents régiments d’infanterie ; il suit aussi l’enseignement de l’Ecole d’application de Tir de la Valbonne. Il est promu au grade de capitaine en mai 1875. En 1881 le capitaine Faurax, adjudant-major au 101° RI embarque pour la Tunisie et participe aux colonnes de pacification du pays pendant cinq ans. Il passe de 1887 au 3° bataillon d’infanterie légère d’Afrique et en 1889, promu chef de bataillon, il est affecté au 1° régiment Etranger . Avec la Légion il est envoyé au Tonkin lutter contre les pirates. Faurax semble avoir réalisé sa vocation avec la Légion Etrangère, car muté en France il fera tout pour y revenir.

Le Commandant Faurax

En juillet 1890 le commandant Faurax commande le 3° bataillon du 98° d’infanterie à Sathonay. À cette date la France avait établi son protectorat à Porto-Novo sur le côte du Dahomey, appelé aujourd’hui Bénin. Les comptoirs côtiers sont alors menacés par un roi de l’intérieur du territoire, le roi du Dahomey, Behanzin, roi guerrier utilisant des « amazones » femmes-guerriers et pratiquant le commerce des esclaves.
La France envoie un corps expéditionnaire, commandé par le Colonel Dodds, comprenant des marsouins, des tirailleurs indigènes et un bataillon de 825 hommes de la Légion Etrangère. Faurax s’est porté volontaire pour cette expédition ; il débarque à Cotonou en aout 1892 et prend le commandement du bataillon de légionnaires. Le corps expéditionnaire se dirige en direction d’Abomey, capitale de Behanzin. Début septembre le Commandant Faurax et ses légionnaires établissent un point d’appui à Dogba ; le 19 novembre, en quitttant Dogba pour progresser plus loin, le groupe du commandant Faurax est attaqué par environ 4000 guerriers de Behanzin. Le combat est très rude, les guerriers de Behanzin sont repoussés avec de lourdes pertes ; mais la colonne a aussi subi des pertes, dont Faurax atteint par une balle au côté. Evacué par une cannonière sur le fleuve Ouémé, il meurt dans la nuit des suites de sa blessure.
Le 17 novembre Abomey est prise ; Behanzin est en fuite, il se rendra 5 mois plus tard.

Un an après sa famille fait rapatrier son corps : le 12 décembre 1893 des obsèques sont célébrés en l’église de la Rédemption ; les honneurs militaires sont rendus par le 98° RI . Le même jour dans le 6ème arrondissement, la rue du Nord entre l’avenue de Grande-Bretagne et le boulevard des Belges est baptisée de son nom.
En 1998, l’amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Lyon a inauguré une plaque sur sa maison natale.

Souvenirs du Commandant Faurax

Une vitrine du Musée est consacrée au commandant Faurax: deux vestes d’uniforme et son casque y sont exposés.

Article de 2010 Dernière modification 07/2016 — Sources : Lyon Rive Gauche n°79 (12/1981) / Gazette du Musée n° 80 (12/2008).