Le MARÉCHAL SUCHET, Duc d’ALBUFERA (1770-1826)
La JEUNESSE
Louis Gabriel Suchet est natif de Lyon rue Pizay, baptisé en la paroisse St-Pierre-St-Saturnin, fils d’un négociant fabricant en soieries, originaire de l’Ardèche. Son père mort début 1789, Suchet reprend très jeune l’entreprise familiale. Mais les troubles révolutionnaires arrêtent l’activité et se sentant menacés, Suchet et son frère quittent Lyon au printemps 1793 pour se réfugier en Ardèche, échappant au siège de Lyon.
De la RÉVOLUTION au CONSULAT
À la « levée en masse » en septembre 1793, Louis-Gabriel s’engage au 4° bataillon de volontaires de l’Ardèche, dont il est élu lieutenant-colonel : il rejoint le siège de Toulon. En 1794 son bataillon participe à une répression sanglante sur les habitants de Bédoin (84) jugés contre-révolutionnaires. En 1795, il fait partie de l’armée d’Italie et il est rétrogradé chef de bataillon. Tout va changer avec l’arrivée de Bonaparte à la tête de l’armée d’Italie. Suchet participe aux batailles de Lodi, Castiglione, Arcole et Rivoli. Fin 1797 nommé colonel il passe à l’Etat-major de Brune et participe à la campagne d’Helvétie début 1798. Suchet est promu général de brigade, puis général de division (1799) En 1799 il est à Novi ; pendant le siège de Gènes, (1800) il doit reculer sur Nice puis contre-attaque, repousse les autrichiens, puis après Marengo poursuit les Autrichiens et les bat au combat de Pozzolo (12/1800).
De 1801 À 1808
En 1801 Suchet est nommé inspecteur de l’infanterie ; en janvier 1802 il accompagne Bonaparte à Lyon et poursuit par des tournées d’inspection. En 1805 il appartient au 5° corps (Lannes) de la Grande Armée : il est à Ulm et Austerlitz, stationne en Allemagne en 1806. Puis c’est la campagne contre la Prusse et la Russie, il est à Saalfeld, Iéna, Pulstusk ; il stationne ensuite à Breslau (1807-1808). Suchet revient en France en 1808 et se marie.
La GUERRE D’ESPAGNE
C’est en Espagne, où il part fin 1808, qu’il va donner toute sa mesure. Il s’empare de Jaca et participe au siège de Saragosse. Suchet est nommé commandant du 3° corps en Aragon. Il se consacre avec discernement au gouvernement de l’Aragon et condamne les abus de ses troupes tout en luttant contre la guerilla : on le surnomme « El hombre justo ». Il est la seule autorité qui ait réussi à faire tolérer la présence française en Espagne. Il peut même faire venir sa femme à Saragosse.
Il repousse le général Blake à Belchite (1809) et poursuit par la conquête de la Catalogne. Ce sont les sièges de Lerida, Tortosa, Tarragone et Montserrat (1810-1811). Après la prise de Tarragone, Suchet est enfin promu Maréchal d’Empire. Il bat à nouveau Blake à Albufera et conquiert Valence (01/1812). Suchet est alors titré Duc d’Albufera et gouverneur de Valence.
En juin 1813 il repousse encore une tentative anglo-espagnole sur Valence, mais ce même mois la défaite de Joseph Bonaparte à Vitoria, oblige Suchet à faire retraite en défendant pied à pied la Catalogne (1813-1814). En 1814 il envoie une partie de ses troupes à Augereau pour l’armée de Lyon. Suchet est à Perpignan quand Napoléon abdique ; il se rallie alors à Louis XVIII. Il passe ensuite en poste à Toulouse, Caen et Strasbourg.
Les CENT-JOURS
En 1815 pendant les Cent-Jours, Suchet revient à Napoléon et est placé à la tête de l’Armée des Alpes. Malgré un brillant combat à l’Hôpital (Albertville), où s’illustre le colonel Bugeaud, il ne peut empêcher après la défaite de Waterloo, que Lyon soit à nouveau occupée par les Autrichiens. Sa carrière militaire est terminée et il rédige ses mémoires sur sa campagne d’Espagne. Il est nommé pair de France en 1819 et meurt en 1826. Sa veuve lui survivra jusqu’en 1884…
Aux dires de Napoléon, Suchet fut l’un de ses meilleurs maréchaux. La ville de Lyon lui a dédié une artère de la presqu’île, le « cours Suchet » et une statue en bronze inaugurée en 1858 par le maréchal de Castellane a orné la place Tholozan jusqu’en 1942.
Article de 2010 – dernière modification 10/2021
Source : Frédéric Hulot – Le Maréchal Suchet – Pygmalion 2009