Le général Descour

MARCEL DESCOUR 1899-1995 : OFFICIER RÉSISTANT DEUX FOIS GOUVERNEUR MILITAIRE de LYON

D’UNE GUERRE À L’AUTRE
Né à Paris en 1899, le jeune Marcel Descour est appelé à servir au 3° Dragons en 1918. Détaché à l’Ecole Spéciale Militaire (ESM), il en sort brigadier. En 1919 il s’engage pour 8 ans et repasse à l’ESM (1920), puis à l’Ecole d’Application de la Cavalerie. Il passe par le 3° dragons à Lunéville, puis au 6° Cuirassiers jusqu’à l’Ecole de Guerre en 1934. Quand la guerre est déclarée, il est capitaine à l’Etat-Major du XIV° CA à Lyon. En juin 1940 il commande un groupe de reconnaissance d’une division d’infanterie (VIII° Armée général Laure) dans le secteur du Ballon d’Alsace. Encerclé il parvient à s’échapper : cela lui vaut une citation et l’attribution de la croix de guerre.

La RÉSISTANCE
Dans l’Armée d’Armistice le commandant Descour est affecté comme chef d’escadron au 11° cuirassiers à Lyon. Quand commence à se structurer l’Organisation de la Résistance de l’Armée (ORA) de la 14° RM autour du général Frère, Descour en prend la direction dans la région lyonnaise. Démobilisé de l’Armée d’Armistice en novembre 1942, il plonge dans la clandestinité sous les pseudonymes de « Cavalier » puis « Bayard » et « Périmètre » dans ses liaisons avec la France Libre. Il unifie les différentes composantes de la Résistance. De mars à juin 1943 il parcourt la région dite R1 organisant les maquis en voie de constitution. En octobre 1943, il devient chef d’état-major de l’Armée Secrète (AS) de la région, sous la tutelle de Chambonnet alias « Didier« . En décembre 1943 l’AS est transformée en FFI (Forces Françaises de l’Intérieur).

Descour (pseudonyme Bayard) chef d’état-major régional est plus spécialement chargé de la zone alpine de la Haute-Savoie à la Drôme, qu’il parcourt clandestinement sans relâche pour organiser les différents maquis.
En juin 1944 immédiatement après le débarquement en Normandie, sur les ordres de Londres, il déclenche la mobilisation générale et en même temps il succède à Chambonnet arrêté comme chef militaire de la Résistance Régionale. La Résistance passe à l’offensive pour entraver l’ennemi allemand, en particulier dans l’Ain. Descour passe d’un département à l’autre, avec une activité prodigieuse dans la perspective de l’arrivée des troupes alliées, avec lesquelles il est en liaison. Et cela malgré un drame personnel : son fils Jacques est tué face à l’ennemi le 21 juillet dans les combats du Vercors.

La LIBÉRATION :
Le 27 août Descour rencontre à Aspres-sur-Buech le général Truscott, commandant le 6° CA américain, auquel il expose son plan de libération de Lyon par les FFI. Le 28 aux Abrets, il fixe leur mission aux 3 groupements FFI qui vont converger sur Lyon. Le 1er septembre il fixe l’attaque générale sur Lyon au 3. Le 2 septembre l’occupant fait sauter les ponts du Rhône et abandonne la rive gauche. Vers 10 h les maquisards du Cdt Bousquet (« Chabert ») accompagnés de Descour partent de Bourgoin et arrivent vers 16h à la préfecture de Lyon, où le commissaire de la République Yves Farge peut s’installer. Le lendemain 3 septembre tous les groupes FFI convergent sur Lyon, en même temps que des éléments de la 1° DFL du général Brosset entre dans la ville. Lyon est libérée.

12/09/1944 Descour et Yves Farge

Le GOUVERNEUR MILITAIRE

Le 5 septembre le général de Lattre de Tassigny, arrivé à Lyon, passe une revue des troupes place Bellecour et nomme Descour commandant militaire de la Région et Gouverneur Militaire de Lyon. Descour préside une autre prise d’armes le 12 septembre place Bellecour, où il passe en revue les résistants. Il est ensuite aux côtés du général de Gaulle venu visiter Lyon libérée le 14 septembre.

Descour pour constituer son état-major fait appel à plusieurs officiers de réserve lyonnais, car il a la lourde tâche d’incorporer les bataillons FFI dans des unités militaires régulières. Descour occupe cette fonction avec le grade de colonel jusqu’en septembre 1945 ; il est remplacé par le général Doyen, acteur de la bataille des Alpes de 1945. Descour est récompensé par 3 citations pour son action de mars 1943 à juin 1944, de juin à août 1944 et du 25 août au 3 septembre 1944 avec élévation au grade d’officier de la Légion d’honneur.

Descour à la Part-Dieu

Les HONNEURS
Descour est ensuite affecté au ministère de la guerre, puis il commande les troupes d’occupation en Autriche, puis la 1° DB à Trèves en Allemagne. Ayant atteint le grade de général de corps d’armée, il est nommé en 1956 pour la deuxième fois – cas unique – gouverneur Militaire de Lyon.

général d’Armée

Général d’Armée en 1959. Il quitte ses fonctions en novembre 1960.


Le général Descour est mort en avril 1995 à Montbrison-sur-Lez (Drôme). La ville de Lyon a attendu mai 2013 pour donner son nom au square des Charmettes, à l’angle de la rue des Charmettes et de la rue Germain (6° arrondissement)…

Article de 2013